Aventure Souletine

Les péripéties d'un jeune souletin épris d'aventures et de voyages...

mardi 8 avril 2014

Ouverture de canyon : ravin nord du cirque de Buztanzelhai

Alexis voyait ce ravin tous les matins en ouvrant ces fenêtres, avec un bel enchainement de cinq ou six cascades. Et comme le thème de ce week-end, c'était "première", on décide d'aller ouvrir ce petit "canyon", ou plutôt ce ravin.



On est nombreux au rendez-vous aujourd'hui. Il faut dire que la météo, avec ces 24°, donne des envies de canyons. Pour certains d'entre nous, ça permettra de réviser les techniques de canyon pour l'initiateur et le moniteur.
 


Après un café au club, puis un autre café chez Alexis, direction ce petit ravin. La montée est sèche, gravillonneuse, et Alexis et moi devrons descendre pour pousser Fred et sa voiture qui dérape comme au trophée Andros !!!

En haut de la piste, sur la crête, le paysage est à couper le souffle. Dès deux cotés, de jolis ravins bien encaissés et au fond, qui étincellent au soleil, la Pierre Saint Martin et le pic d'Orhy. Rien que la vue vaut le détour.



Alexis, le seul à connaître, nous dit que le haut de combi n'est pas nécessaire... En même temps, la dernière fois qu'il nous a dit ça, c'était à Harrigorrizola, et on s'était bien trempé !!! Du coup, on sent comme une grosse hésitation... Mais bon, on lui fait entièrement confiance, surtout quand il nous dit que la marche d'approche est tranquille et qu'on peut mettre le bas de combi...



Au bout de 5 minutes de marche, plein sud, sous un énorme soleil, on commence à regretter d'avoir fait confiance à Alexis... On est tous en train de perdre 2 litres d'eau !!! En voyant les cascades au loin, on commence à vraiment se dire qu'on a eu tord, et certains hésitent à faire demi tour... Il semble y avoir des vasques au bas des cascades... Le haut de combi n'aurait peut-être pas été du luxe...

En haut de la première cascade, les premiers choix d'équipement et les premiers débats sur les différentes techniques... main courante, pas de main courante, dans la rivière, en dehors ? Jean-Marie veut qu'on teste son perfo, pour voir combien de trous il peut faire avec une seule batterie. Je ne sais pas ce que c'est exactement, mais le caillou semble assez dur. Finalement, on mettra une main courante et deux points dans la rivière pour être dans l'axe.





Malgré une tentative désespérée de Fred de se débarrasser des pitons du club, vieux de 20 ans, rien à faire... Dès qu'on plante un piton, la faille s'élargit... Tant pis, ils croupiront une année de plus dans le placard du club.


En bas de la première cascade, une "petite vasque suspendue" et on attaque sur la deuxième cascade. On va zapper la main courante, surtout que la roche est dure, que les goujons ont tendances à tourner et que le perfo de Jean-Marie commence déjà à montrer des signes de faiblesses... 7 trous (ceux qui ont suivi et les observateurs me diront qu'il y a un trou de trop...) et sa batterie est déjà morte, ainsi que sa mèche de 8...



Alexis a shunté l'enchaînement des deux premières cascades pour équiper directement la troisième. Du coup, on enchaîne vite, même s'il y a pire qu'on endroit où attendre !!! Un bon cirque, bien ensoleillé, avec vue sur les Pyrénées, par 24°C...



En bas de la cascade, Alexis ne trouve que du caillou pourri et devra donc se décaler... Pour le coup, on sera complètement hors crue, limite hors cascade !!! L'affluent rive droite nous fait envie lui aussi, avec de jolis enchaînements de cascades. A l'occasion, on viendra l'ouvrir lui aussi.



En bas de la cascade, une petite vasque (pas très profonde), avec arc-en-ciel nous attend. Petite pelouse bien verte, avec petit champ de jonquille, avec dossier "dalle en pierre" en guise de chaise longue, avec vue sur le cirque de Buztanzelhai, l'endroit est idéal pour manger, avant d'entamer les dernières cascades.




La mèche de 8 d'Alexis rendra l'âme elle aussi, et c'est avec une mèche de 8 agonisante, qui vire au bleu sous l'effet des échauffements, que nous équiperont la 5ième cascade...



N'ayant plus de mèche de 8, on équipera une dernière petite cascade pour le fun, avec une mèche de 12 et des spits. Les spits se cassent les dents en trois coups de marteaux... On ne sait pas trop ce que c'est comme roche, mais c'est du dur !! Au final, le perfo d'Alexis a gagné par 8 trous à 7, mais une mèche de 8 bousillé pour chacun...




 On profite au passage pour bosser un peu des manips de cordes. Débrayage du bas, remontée sans bloqueur (quelle belle merde... Un nœud de cœur qui ne bloque pas et un machard qui bloque trop), descente sur demi cabestan, clé sur demi cabestan... Seul Fred acceptera de rester en temps que professeur, les autres préférant abandonner lâchement un coéquipier au bas d'une cascade, bloqué sur son machard, et finissant finalement sur la bonne vieille poignée !!



On remontant, on perd encore 3 litres d'eau et, à la voiture, au malheur, personne n'a pensé à amener des bières... On finira donc au bar du fronton.



Même si on est loin de l'ambiance de canyon, bonne petite ouverture de descente de cascades, dans un magnifique panorama, avec un superbe temps, de quoi passer une excellente journée... Que demander de plus ?






samedi 5 avril 2014

Découverte d'un nouveau réseau au Behia : le Réseau Leize Mendi

 Après plusieurs tentatives avortées de descente au Behia pour aller explorer les nouvelles galeries pour cause de météo exécrable,elle décide d'enfin se mettre de notre côté. Nous sommes trois motivés pour aller explorer la galerie découverte par Alexis. Ce coup-ci, pas de neige, pas de crues, pas de tempêtes...

Iban et Alexis veulent remonter tôt le soir (surtout Iban... on se pose pas mal de questions... On apprendra plus tard qu'il s'agit d'un repas aux chandelles...) Le rendez-vous est fixé à 7h au club... Quand le réveil sonne, ça pique. Après les avoir maudits 10 fois, on se retrouve au club pour préparer les kits. On va profiter de la descente pour continuer le rééquipement des puits. 100 m de cordes, un perfo, un paquets de maillons rapides et c'est parti.

A l'entrée du trou, on retrouve Benoît et Pascal qui filent vers le N30 avec des moyens très persuasifs pour enfin trouver la rivière d'Orion, le Graal de tout spéléo sur Urkulu.

La descente se passe sans soucis, même si je suis encore loin d'être réveillé !!! Avant le P72, le petit bout de corde sur un mono split, par manque de matos lors de la dernière séance de rééquipement, a été rééquipé... Serait-ce les pompiers, qui parait-il, sont venu hier ?

Iban a un nouvel éclairage et il redécouvre le Behia !!! "Mais en fait, c'est hyper grand et hyper beau le Behia!!". En chemin, on rééquipe plusieurs bouts de cordes tonchées, ovalisées, abîmées... Alexis en profite pour replanter quelques spits à certains endroits où les AN ne nous inspiraient pas confiances. On rééquipe sur les broches qu'Alexis avait posé la dernière fois. Le P44 fractionné, c'est un régal !!! Je ne dirais pas qu'on va se faire plaisir en le remontant, mais presque!!

Une fois nos 100m de cordes posés, on avance un peu plus rapidement jusqu'à la main courante posée par Alexis. Les points sont quand même pas mal espacés, de l'équipement de première... On se dit qu'en fonction de ce qu'on trouvera derrière, on rééquipera avec un peu plus de points intermédiaires.



On mange un bout à l'entrée de la galerie avant de partir pour une première de folie. Autant le dire, j'étais un peu sceptique quand Alexis avait dit qu'il avait fait une centaine de mètres dans la galerie... Maintenant, je suis sceptique sur le fait qu'il n'ait fait que 100m !!

La galerie est belle, large, grande, concrétionnée et il y a vraiment des départs de tous les cotés !! Ce n'est pas possible, on croit rêver !!! Et à chaque fois qu'on passe un virage, un passage à quatre pattes, derrière, c'est encore plus beau et ça repart encore plus dans tous les sens. Des concrétions, des excentriques, des fistules... Le tout, bien sûr, d'une blancheur non encore souillée par les gros doigts sales des spéléos...



Régulièrement, il nous semble sentir un léger courant d'air... Illusion du spéléo qui y croie à fond ou réalité ?

Alexis fait un croquis d'exploration et nous nous contentons de suivre dans un premier temps la galerie principale. Nous reviendrons lever les points d'interrogations plus tard. Au détour d'un virage, nous nous retrouvons à Betxanka : de superbes concrétions, le temple Chinois du Behia. Et la galerie est coupée par un joli méandre... Va y avoir d'u boulot à tout topographier et tout explorer...

Mais plusieurs détails commencent à nous faire déchanter... beaucoup de galeries en partie basse sont obstruées par des remplissages de boue sèche... C'est obligé, la chance ne peut pas continuer à nous sourire et on va arriver sur un bouchon de glaise... Petit à petit, la galerie se transforme en diaclase. A un moment donné, ça commence à devenir glissant et assez expo... Comme on dit, "il ne faut pas s'la mettre" au risque de finir plusieurs mètres plus bas... La sagesse nous impose de ne pas prendre de risques inutiles et de renoncer à continuer... Pourtant, ça pourrait continuer en haut, tout droit, en bas... Il faudra mettre une corde. Mais là, on a encore tellement à défricher qu'on décide de retourner voir tous les points d'interrogations.



Le premier départ que l'on va voir s'avère prometteur... Ça à l'air de bien descendre... A vue de caillou qui descend, y'a bien un puits d'une vingtaine de mètres !!

Les départs suivants nous déçoivent un peu, notamment le méandre... Beaucoup de galeries sont bouchées par des bouchons de glaises et beaucoup de départs rebouclent sur la galerie principale. Mais c'est à explorer beaucoup plus en détail, on se doute qu'on est passé à côté de certaines choses.



Dans un autre départ, on avait repéré une étroiture à ras du sol et un départ en hauteur. Pendant que j'essaye l'escalade, foireuse, sur rognon de silex pourri, Iban passe l'étroiture. Ça jonctionne et on passe du coup par l'étroiture. Mais derrière, c'est encore la folie. Un départ à gauche, et surtout, une superbe conduite forcée qui remonte.



Au bout d'un moment, ça se rétrécie et je ne passe pas... Pas mal de concrétions bloquent le passage. Mais ça à l'air de continuer derrière. Tant pis, on décide de faire quelque chose de vraiment pas bien... On casse les concrétions pour passer (en même temps, elles étaient moches). Malgré tout, c'est tout de même hyper étroit. On arrivera tous les trois à passer, mais en se dessapant...



Et derrière, on s'aperçoit qu'en fait, nous sommes sur un plancher stalagmitique et qu'un petit actif coule dessous. Et la conduite forcée continue, toujours belle et toujours montante. Et tout d'un coup, l’apothéose. Un magnifique puits remontant, avec un actif. Ça à tout l'air de l'arrivée d'une deuxième entrée !! Et encore une escalade à venir !!!



De retour dans la galerie principale, un dernier départ semble prometteur. Un puits de 5 ou 6 mètres à descendre, avec un bruit d'eau en bas et une galerie qui semble partir dans deux directions...

Au final, nous avons bien tourné et nous avons trouvé 4 suites possibles, plus toutes celles que nous avons loupé (et c'est certain, il y en a, vu le gruyère que c'est !).

De retour à la base des puits, je décide de passer devant pour la remontée. Au moins, j'imposerai mon rythme et je n'aurai pas à me mettre dans le rouge pour suivre les deux formules un. Iban trouvera tout de même le moyen de me dépasser dans le plein pot du P72. En un peu plus de 2 heures, on est dehors avec un super comité d'accueil. Philippe P, Pascal, Benoît et Serge nous attendent à l'entrée.

Serge a amené les bières (merci à lui !!) et on savoure, sous un temps splendide, le sourire encore au lèvres de cette superbe première !!!