30/12/2014
Le refuge étant relativement petit –une dizaine de places-
et comme nous sommes déjà 8, nous préférons monter dès le 30 décembre pour
« réserver » la cabane.
Nous avions donc rendez-vous à midi à la sortie de
l’autoroute pour monter tous ensemble au refuge. Bien sûr, ils ont une heure de
retard, comme d’habitude… En même temps, moi, je ne compte même plus mon
retard…
J’arrive aux environs de 17h30 à Campan Payolle, après
m’être perdu plusieurs fois, avoir fait le tour du lac… J’arrive enfin à
trouver la voiture de William. Dans le coffre, il y a encore un paquet de
bouffe et de matos à prendre…
Heureusement, j’ai ma luge/traîneau pour monter tout ça. Le
temps de charger tout ça, de préparer les skis, de me repaumer une autre fois,
et c’est parti pour la montée au refuge. Les skis aux pieds, la frontale sur la
tête, le traîneau attelé derrière, le GPS enclenché, me voici paré. Les gens me
regardent en coin, bizarrement… En même temps, on pourrait presque croire que
je pars en expé pour le Groenland !!
Je fais 10m, motivé, confiant. Tout à l’air de bien se
passer… jusqu’au 11ième mètre. Tout le chargement fini par terre,
luge renversé et toutes les boîtes de conserves en vrac dans la neige… Là, je
sais déjà que la montée va être très très longue !!
Je reconditionne tout ça différemment et c’est reparti… pour
10 nouveaux mètres, avant que le traineau se renverse à nouveau… CA VA VRAIMENT
ETRE LONG !!
Au fur et à mesure, je prends le rythme. En allant
doucement, ça passe bien. Les autres, au refuge, commence à s’inquiéter, mais
les SMS passent avec plusieurs heures de retard… ça facilite la communication.
Ils reçoivent mon SMS « je pars du parking » quand je suis quasiment
en haut et le dernier SMS « je vois le refuge » le lendemain… Bonjour
les quiproquos.
A la lumière de la quasi pleine lune, entre deux
renversement de traineau, le paysage est féérique…
Une fois en vue du refuge, en passant la rivière, je mouille
une des peaux de phoque qui se décolle… Impossible de continuer avec les skis
aux pieds. J’ai suivi bêtement le raccourci qu’on prit les autres et je me
retrouve à brasser de la poudreuse, les skis sur le dos, en poussant le
traineau… Heureusement qu’Angélique vient me donner un coup de main… Je me
demande encore si c’était pour les bières ou pour m’aider…
William, Rémi, Loris et Marlène sont déjà au coin du feu.
Ils sont sympas, ils m’ont attendu (plus ou moins) pour l’apéro. Après mangé,
ce soir là, il fait particulièrement froid et personne n’est vraiment motivé
pour aller se coucher au « frigo », les couchettes étant vraiment
loin du feu !!
31/12/2014
Le lendemain, on se lève aux aurores… euh, en fait, non,
personne n’osant sortir de l’abri de son duvet tant qu’il fait froid. On part
ensuite en mission bois, les skis de rando aux pieds en tirant les luges. Les
gens qui passent en randonnée nous regardent avec des yeux bizarres… C’est vrai
que nos caisses remplies de branchages, sur nos luges, paraissent bizarres…
Mais on donne l’impression de tellement maîtriser que certaines personnes
imaginent que c’est notre boulot !
A ce moment là, trois vieilles acariâtres arrivent en ski de
rando. Elles viennent elles aussi pour passer le réveillon. Pas un bonjour…
Elles commencent dès le début à faire leur chiante « Moi, j’ai mal au dos,
il me faut le lit avec le sommier »… La pauvre Marlène en fera les frais,
elle qui dort encore et se fait virer sans même comprendre… ça promet pour ce
soir mais on est tous d’accord sur une chose : hors de question de se
taire à minuit !!!
Comme prévu, Alex et Théo sont à la bourre… On se demande
même s’ils vont arriver à l’heure pour la nouvelle année !!
Les courses de luge commencent et les premières sorties de
route aussi… Bizarrement, pas grand monde n’est fan pour se lancer sur la luge
fabriquée par mon père, tête la première !
De notre côté, on se décide enfin à bouger… à 4h de l’après
midi. Rémi et moi chaussons les skis de rando pendant que les autres montent en
raquette. Une fois quasiment sur la crête, c’est à ce moment là que Théo et
Alex arrivent… Tant pis pour eux. On en profite en haut pour voir le début de
coucher de soleil et admirer la vue. Pendant que les autres redescendent en
raquette, Rémi et moi poussons un peu plus loin pour se trouver une descente
vierge et moins caillouteuse.
Premier virage de la saison en ski de rando… ça donne le
ton… Virage loupé et ça frotte… ça manque cruellement de neige…
Au refuge, Théo et Alex ont commencé à s’installer. En
réalité, ils continuent d’étendre notre squat du refuge…
Pendant l’apéro, on apprend le sacrilège d’Alex. J’avais
quasiment tout monté, je ne leur avais laissé que 5 bières et une boîte de
conserve… Alex a réussit l’exploit de percer les deux bières spéciales des
filles, comment se faire haïr dès le début. Il parait qu’il les a planquées
sous la neige. Au moins elles auront un réconfort en redescendant, si on les
retrouve.
La soirée commence tranquille. Les trois vieilles acariâtres
se tiennent loin du feu. Elles n’ont pas super envie de sympathiser, dirait-on.
De toute façon, y’a plus de place. A 20h42 précisément, elles partent se
coucher… Si ça ressemble à ça un réveillon en montagne quand on vieilli, ça me
fait peur !!! On va bloquer le compteur des années à 30 ans alors !!!
Le ciel est super dégagé, la lune éclaire super bien et
l’envie nous prend d’aller profiter un peu. Rémi et chaussons les skis, Théo
nous suit à pattes, avec le surf entre les mains, pendant qu’Alex nous sort son
costume lumineux. Au moins, depuis la crête, nous savons où se situe le
refuge !
En bon spéléo qui se respecte, ma frontale (ma lampe de
secours d’habitude) n’a plus de piles… La descente se fait donc plus ou moins à
la lueur de la lune et des lampes des deux autres.
Une fois au refuge, les courses de luges repartent de plus
belle, avec pour objectif de passer « le virage en épingle » et
d’arriver à la rivière ! Alex sera le seul (fou) à réussir à surfer sur la
rivière.
Parties de tarot, sculpture sur stalactite de cire, massage
des cuirs chevelus (ou pas), séance de torture, la soirée se prolonge
tranquillement au coin du feu.
Vers 6 heures du matin, les derniers survivants rejoignent
le frigo.
01/01/2015
Vers 7h, les 3 vieilles se réveillent pour aller faire une
virée en ski de rando. Elles trouvent déjà Rémi en train de ranimer le feu.
Vers 8h, il se prépare à aller faire une petite virée en ski de rando. Me
réveillant à cause du boucan des vieilles, je le vois commencer à préparer son
matos. Hors de question de louper ça. Un petit dej avalé en urgence, les peaux
mises et le sac prêt en un rien de temps, nous voilà parti pour un sommet assez
simple.
Les premières conversions de l’année s’avèreront difficiles…
On monte bien plus haut que la veille et la vue sur le pic du midi de Bigorre
nous donne des envies. Le sommet est en vue mais il a été bien soufflé. Skis
sur le dos et on continue. Une fois là-haut, on profite… L’année commence
bien !
On profite du soleil et de la vue, en
n’ayant pas envie de redescendre. On choisit un coté bien enneigé, qui donne
envie. Les premiers virages sont excellents, la neige tout simplement parfaite.
On préfère faire une grosse traversée pour aller vers la cabane et éviter une
zone de chaos rocheux, avec obligation de rechausser les peaux.
Malheureusement, dans cette traversée, la neige a changé et ça touche beaucoup…
Rémi, malgré des postures semi acrobatiques pour éviter des cailloux, s’explose
une carre…
Ca sonnera malheureusement la fin du séjour pour lui… Il
devra redescendre le soir même pour réparer, vu que deux jours après, il
partira pour un petit périple en ski de rando sur plusieurs jours.
A la cabane, tout le monde commence à émerger doucement.
Pendant qu’on mange tranquillement sur la table à l’entrée du refuge, les
randonneurs qui passent n’osent même plus entrer, pensant qu’ils rentrent chez
nous !!
L’après midi, Théo et Alex partent sur le versant en face
faire une petite descente en snow. De leur côté, les filles partent on ne sait
où… On voit juste qu’elles ont du PQ à la main. Au bout de deux heures qu’elles
ne sont plus là, on commence à se poser des questions… En fait, elles sont
juste allées sur le sommet voisin prendre le soleil. Au retour, elles se font
un petit cul sec au rhum… On se demande même si elles n’en ont pas déjà fait un
en chemin tellement elles sont en mode délire, dans leur trip…
William et Loris, jaloux de ne pas avoir fait eux aussi leur
petit tour, partent donc à leur tour sur ce sommet avec leur luge… Il parait
qu’un saucisson a décidé de se suicider et s’est fait la malle en dévalant
toute la pente… On ne le retrouvera jamais… Eux aussi se font plaisir, à deux
sur leur luge, à descendre à fond les manettes.
Rémi, de son coté, se prépare à redescendre. Mais il a deux
sacs à dos énormes… Bon, ben je vais l’accompagner et remonter ensuite.
On se fait la descente tranquille, bien agréable, même s’il
faut vraiment prendre bien de la vitesse pour éviter de pousser. En bas, on ira
se prendre un chocolat chaud, avant que je remonte. Rémi est obligé de vider
toutes ses poches pour trouver de quoi payer les chocolats et ne pas faire la
vaisselle… Il a tellement pas envie de partir qu’il me fait le coup de la
panne… Impossible de démarrer la voiture… A 4 derrière la voiture, à pousser
les chaussures de ski au pied, sur la glace, pour arriver à le faire démarrer…
La remontée se passe sans soucis. Sans traineau à tirer
derrière, c’est bien plus simple. En chemin, je trouve un couple qui compter
passer une soirée tranquille au refuge… Dommage pour eux… En discutant un peu,
on se rend compte que ce sont des amis à Rémi… Ce spot commence à être connu
sur Toulouse…
La soirée se passe tranquillement. On ne veille pas trop
longtemps, tout le monde étant un peu claqué…
02/01/2015
Déjà la dernière journée au refuge… Il faut tout ranger…
Autant dire qu’on s’est tellement étalé qu’il y a un sacré boulot !! La
connerie nous prend un peu tous et ça commence en bataille de boule de neige.
Les filles veulent enfin se mettre à la luge. A deux sur la luge en plastique,
avec une fille aux commandes… Autant vous dire que ça se finit mal… Sortie de
route directement dans les marches d’escalier, la luge cassée… Angélique, miss
catastrophe, porte bien son surnom !!
Malgré les tentatives d’Alex de ressoudage du plastique,
rien à faire, la luge va bientôt rendre l’âme…
Comme on n’a pas fait de photos de groupe et que Rémi n’est
plus là, on décide de faire un bonhomme de neige à son image. Il est tellement
beau que tout le monde s’arrête pour le prendre en photo… Bien sûr les gamins
ne peuvent s’empêcher de le toucher… Il faudra lui remettre son nez sans arrêt…
PUTAIN DE GAMINS !!!
On redescend juste avant que le soleil se couche. Après
plusieurs sorties de route en luge, les autres arrivent enfin aux voitures.
Pour Théo, Alex et moi, gros dilemme… Que faire ? Soit
on rentre au Pays Basque et les vacances sont finies, soit on trouve un endroit
où squatter sur Toulouse et on part en Highline avec les autres vers Mazamet le
lendemain.
Baphuc, bien sympa, accepte de nous héberger. Faudra se
serrer à trois dans la salle à manger… On ramène Angélique chez elle, mais
comme elle n’a aucun moyen de transport pour nous rejoindre le lendemain, elle
finira par squatter elle aussi chez Baphuc… Il est bien sympa d’avoir gâché sa
soirée romantique au resto avec Marie pour 4 SDF qui n’ont pas vu une douche
depuis 4 jours…
On finira tous à manger au Wok, un resto asiatique. Tout est
à volonté, autant dire qu’on s’explose le bide, 3 fois des entrées, 2 fois du wok,
3 ou 4 fois du dessert…
03/01/2015
Direction les gorges du Banquet, prés de Mazamet. Au
programme, highline et grimpe. Il y a encore de la neige la bas et le chemin d’accès
aux gorges est gelé… Ce sont les crampons et le piolet qu’il aurait fallu…
Pendant que les autres commencent à équiper la highline,
Pauline, Marie Baphuc et moi descendons en rappel le long de la rivière, au
fond des gorges pour repérer des voies de grimpe.
Pauline et moi partons faire
de la tronc-line, à cheval sur un vieux tronc instable et glissant, pour
traverser la rivière. Vu la température de l’eau, mieux vaut pas se louper…
Au dessus, ce n’est guère rassurant… Des stalactites de
glaces se cassent la gueule régulièrement, dès qu’un rayon de soleil les
atteint.
Certaines voies sont vraiment très belles mais il fait décidément
trop froid quand on est à l’ombre.
Pendant que les premiers s’essayent sur la
highline, on tente de se réchauffer avec une bonne soupe et avec la danse des
manchots, la méthode de Pauline pour se réchauffer les mains…
On ne sait pas vraiment si c’est efficace, mais on moins ça
a le mérite de nous faire se marrer tellement on est ridicule… C’est peut être
ça qui réchauffe au final…
Le brouillard gagne du terrain et les derniers slacques sans
même voir le bout de la ligne, tandis qu’on se serre tous les uns contre les
autres pour se réchauffer, dans une variante des techniques des pingouins… L’heure
commence à tourner et on désinstalle tout pour essayer de remonter à la
dernière lueur du jour…
On finira tous le soir au resto indien…
Sur le parking, à minuit, dur dur de savoir quoi faire.
Baphuc et Marie aimerait avoir une soirée tranquille et on part donc à l’hôtel,
Théo Alex et moi. A minuit et demi, on prend donc notre première douche de l’année !!!
Je crois qu’on y restera facilement plus d’une demie heure !!
Dans la nuit, dur dur de dormir entre Théo qui ronfle et
Alex qui parle (oui, il parle tout le temps… même la nuit…) A priori, il est encore
sur sa highline…
04/01/2015
Aujourd’hui, journée tranquille avant de rentrer. On se
retrouve tous une dernière fois chez Lou et Bubu pour le départ de Loris… Le
rendez-vous est à midi… Autant dire que tout le monde est à la bourre, Lou la
première… Loris arrivera le dernier, et encore parce que Cédric et Marlène ont
réussit à le convaincre de sortir…
Une galette pour tirer les rois. La plus jeune sous la
table, Théo a la fève et se verra donc attribué la tâche du ménage, avant que
nous rentrions vers le Pays Basque… Les vacances sont définitivement finies…