Zitziratze, Pista et Holzarte… Ou comment enchaîner 3
canyons dans la journée
En juin, une sortie au Zitziratze, petit canyon bien sympa à Larrau, avait déjà été organisée par mon club.
Mais j’avais loupé cette séance. Ce qu’il en était ressorti, c’est que ce
canyon était fort joli quoi qu’un peu court… Et comme un souletin qui se
respecte se devait de connaître ce canyon, il a bien fallu qu’on y retourne.
Du coup, on programme à nouveau ce canyon. Et là, c’est
l’escalade… Il est quand même court… On pourrait essayer de faire la partie
après le barrage d'Oladoko, ou au moins aller voir jusqu’au pont d’Amubi… Mais la
suite ?? Ben, c’est Holzarte et c’est peut être intéressant, quoique très
peu décrit dans les topos. Les échos qu’on en a, c’est que c’est long, pénible,
sans rappels, juste deux grandes falaises « et au milieu coule une
rivière », sans intérêt…
Mais bizarrement je n’ai rencontré personne qui
l’ait fait… Juste quelqu’un qui connait quelqu’un qui lui a dit que l’ours lui
a dit que ce n’était pas super… En plus, cette longue gorge m’a toujours fait
fantasmer gamin… Autant réaliser ses rêves de gamin !!!
Mais bon, si ce n’est pas super, autant quand même ce faire
un petit plaisir… On n’a qu’à intercaler Pista, ce petit canyon que l'on connait bien… Tant pis, ça ne sera pas le
Zitziratze intégral…
Voilà comment d’un petit canyon on arrive à un projet un peu
débile et hors norme… S’enchaîner 3 canyons, en partant d’Erroimendi jusqu’à
Logibar, soit 1084 m de dénivelé négatif, 131 m de dénivelé positif, et 10,55
km au total, dont une très grosse partie en canyon…
On est donc 7 volontaires pour cette bambée, sans vraiment
savoir combien de temps on va y passer…
Du coup, on va assurer le coup et démarrer super tôt. Rendez-vous est
donné à 7h30 à Logibar… Et comme
d’habitude, tout le monde est là à l’heure, mais pas au bon endroit… Jean-Marie
nous attend devant Logibar tandis qu’on s’équipe à l’arrivée de la rando de la
passerelle d’Holzarte… On prend tous une corde dans notre kit… Vu que tout le
monde sait équiper, autant que cela défile dans le canyon.
On démarre d’Erroimendi, il est 8h30… Bon timing !!
Pas grand-chose à raconter sur la marche d’approche… On perd
rapidement du dénivelé et on se dit qu’à ce rythme, on va manger à midi aux
voitures… La piste est dans un sale état et la forêt un peu dévastée par
endroit… Il a dû faire mauvais par là !!
A la première cascade, on révise nos techniques de rappels…
Il va falloir gagner du temps, alors on revoit tous la technique du huit en
butée. Et c’est parti pour 3 canyons.
Il parait qu’il y a moins d’eau que la dernière fois et que
les couleurs sont moins jolies. Mais le Zitziratze est quand même très
esthétique !! La cascade de 25 m, à elle seule, vaut le
déplacement !! Huski s'embarrasse pas de corde et passe tout en sautant... En même temps, pour lui, 15 cm d'eau, c'est suffisant...
Les rappels s’enchaînent assez vite. On a du mal à
comprendre certains équipements… Des relais qui ne servent à rien, l’absence de
relai à d’autres endroits… Après coup, on apprendra que le Zitziratze a
beaucoup bougé notamment lors des énormes crues d’octobre 2012.
On arrive rapidement au lac et au barrage d’Oladoko. Ici, on
avait un petit doute sur le fait que cela puisse passer. Dans mes souvenirs, il
était difficile de remonter sur les berges. On traverse le lac, en se tenant le
plus prés possible de la berge, en s’écartant le plus loin possible du barrage… On ne sait
jamais, si y’avait une vanne siphonnante…
Là, ça serait énorme toboggan garanti, mais apnée de 12 minutes
obligatoire !! Et bonjour les contorsions pour éviter les pâles de la
turbine à l'arrivée à Logibar...
Au final, on remonte facilement sur les berges. Pendant que
les autres descendent sur les échelles pour rejoindre la piste, Serge et moi
décidons de descendre le barrage en rappel, histoire de se faire plaisir.
Malheureusement, s’amarrer sur la rambarde n’était pas la meilleure idée…
Impossible de rappeler la corde. Serge est donc contraint de remonter les
échelles du barrage pour récupérer la corde…
Après le barrage, la rivière parait être sympathique, avec
quelques rappels à passer… Mais bon, comme on ne sait pas trop ce qui nous
attend dans Holzarte, on préfère ne pas traîner et prendre la piste.
On remonte la piste jusqu’à Pista. Il n’est pas loin de midi
mais Fred ne réclame toujours pas qu’on s’arrête pour manger… On en profite
donc et on attaque Pista à fond les manettes.
Les rappels s’enchaînent. En
ayant 6 cordes, on avance vite. Jean-Marie, qui sort tout droit d’un stage de
perfectionnement canyon, s’étonne parfois de notre manière d’équiper… Pas de
main courante systématique, des débrayables que quand le rappel est arrosé… On voit clairement que ce n’est pas ce qu’on
lui a appris au stage.
En moins d’une heure et demie, on a finit Pista… Il est
environ 13h, on va enfin manger… Il était temps, vu les regards affamés de
Fred… On avance à un bon rythme. On se dit qu’à ce rythme là, le deuxième repas
que nous avions prévu nous sera inutile… Et qu’on pourrait presque enchaîner un
quatrième canyon.
A partir d’ici, plus personne ne connait. Après mangé, on ne fait plus aussi attention… La concentration n’est
plus là… Jean-Marie nous fait une grosse frayeur avec une belle gamelle,
heureusement sans conséquence…
On arrive rapidement à l’embranchement du canyon
d’Ardane-Pista et des gorges d’Holzarte. A partir de là, les falaises autour
deviennent vertigineuses… Il doit bien y avoir 150 à 200 mètres. Au fond des
gorges, la rivière est assez large et on retrouve une végétation luxuriante.
La première partie est un peu longue, on commence à se dire
que ce qu’on nous avait dit était vrai. Heureusement que le panorama est
grandiose. A gauche et à droite, on retrouve des affluents… Les affluents qui
arrivent sur la droite sont magnifiques… Encaissés, étroits, avec des rappels
d’une quarantaine de mètres… C’est impressionnant et on se demande comment un
canyon comme cela n’est pas devenu une grande classique… Aucune trace sur aucun
guide topo… Il va vraiment falloir qu’on étudie la carte en détail, qu’on fasse
du repérage pour venir tester ces canyons prometteurs…
Au fond des gorges, la configuration change. On arrive dans
un cahot magnifique. Difficile de trouver un passage. Mais au final, tout passe
sans corde. Iban est comme un jeune chien, tout fou. Il saute dans tous les
coins, teste des petits siphons bien sympathiques. Devant un saut de huit
mètres environ, on hésite… On préférera passer en désescalade… Dommage, une
fois arrivé en bas, on se rend bien compte que ça passait sans soucis.
Un peu plus loin, aucune hésitation devant un saut de 6
mètres, tellement la vasque en bas est belle et profonde.
Un toboggan nous
attend pour finir le cahot. Franchement, ce cahot est magnifique et par bien
des aspects, par le coté ludique, les sauts, les toboggans et siphons, me fait
penser à la Peonera (pour ceux qui ne connaîtrait pas, c'est un canyon très connu et très fréquenté en Sierra de Guara... Un semblant d'aqualand à ciel ouvert qui malheureusement fait oublier à beaucoup de monde que le canyon ne se pratique pas à la légère...)
Le paysage change à nouveau. Les gorges se rétrécissent mais
la hauteur ne bouge pas…
Toujours plus de 150 mètres de falaises. La lumière
disparaît peu à peu, avec une ambiance sympathique, sombre. Cela ressemble
énormément à l’ambiance que l’on retrouve dans les gorges voisines d’Olhadubie, juste avant d'atteindre la passerelle d'Holzarte.
Au loin, une énorme falaise blanche semble nous barrer la
route. On hésite, on se pose des questions… Non, ça ne peut pas déjà être
Olhadubie !!! Pas si tôt !!! Où sont les fameuses longueurs dont on
avait entendu parler ??!! Au final, c’est bien Olhadubie… Il n’est pas
encore 16h !!! On aurait vraiment le temps d’enchaîner un dernier canyon.
Fred retrouve ses haltères qu’il avait perdus… Mais il ne se sent pas de les
ramener jusqu’à la voiture… Difficile de nager dans les biefs avec un boulet au
pied.
Avant 17h, nous arrivons aux voitures où la bière et les
cacahuètes nous attendent. Fred nous montre tout son talent pour ouvrir les
bières au piolet (me demandez pas pourquoi on a un piolet dans la voiture…
c’est très utile quand on n’a pas de décapsuleur !!)
Au final, on pensait être déçu par Holzarte mais c’est bien
l’inverse !!! L’enchaînement des trois canyons nous a amené plusieurs
aspects du canyoning… Les cascades avec de beaux rappels, des toboggans, des
biefs, des cahots, des sauts, des siphons, des passages encaissés, de grandes
falaises… A mes yeux, Holzarte entre dans le top 5 des plus beaux canyons du coin,
au même titre qu’Olhadubie !!! Et si les affluents d’Holzarte répondent à
leurs promesses, on tient une future classique de canyon, j’en suis certain.
Gilen
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