Aventure Souletine

Les péripéties d'un jeune souletin épris d'aventures et de voyages...

mardi 30 juillet 2013

Exploration au Behia 11 juillet 2013

A force d’avoir vanté les mérites et les beautés du Behia aux spéléos de Saint-Herblain lors des nombreux camps d’été sur les Arbailles, ils sont enfin motivés pour descendre dans ce trou magique… Ils m’attendent au tournant car je leur ai décrit un trou avec des puits magnifiques, sans difficultés, sans ramping, sans boue, avec des kilomètres de galeries où l’on peut courir…


Comme ils arrivent de Sainte-Engrace, on se retrouve à Mauléon. J’avais trouvé la galerie des gours et le réseau des sources super beau. Nous prenons donc les bas de néoprène car l’objectif est de passer le lac et, si possible, d’aller plus loin vers le terminus dans les galeries des dos d’Anes.

Le départ à 8 heures de Mauléon est dur pour moi, car en plus ils sont sacrément ponctuel, voire même tendance à arriver bien en avance… Ils me trouvent donc encore en train de déjeuner, le kit pas encore fait… De leur coté, ils sont prêts, les kits déjà bouclés, de la bouffe pour 4 jours pour 4 personnes…
Et nous voilà parti pour l’entrée du Behia. Comme je suis entouré de deux futurs moniteurs, je leur laisse le soin d’équiper l’entrée, le temps pour moi de me réveiller. Et c’est parti pour la descente.

Comme ils sont équipés de superbes lampes, dignes de phares de voiture (une Scurion pour Jean-Louis et un éclairage-phare maison pour Christian), je redécouvre les puits !!! Le 72, quand on ne le descend pas dans le noir comme j’avais fait jusqu’à maintenant, est un vrai bonheur !! Il y a bien une citation à ce propos : « Quand à 50 ans, on n’a pas pu se payer une Scurion, c’est qu’on a râté sa vie… » Ou je confonds peut-être avec une montre ??


Quand on arrive à l’étroiture en bas des puits, ils commencent à râler en prétendant que j’ai menti sur la marchandise !!! « Tu nous avais promis 5m de marche d’approche, y’en a 10 !!! Tu nous avais promis qu’il n’y avait pas de ramping, y’a 3m !! ». Je sens que mon pourboire de guide va en prendre un coup…
Heureusement que la salle des Pas-Perdus et la galerie des Navrés tiennent leurs promesses !!! Ils trouvent l’idée des bâtonnets réfléchissants de Philippe très bonne… un conseil Philippe, dépose vite le brevet avant qu’on ne te pique l’idée !!

C’est une des premières fois que je vois le Behia si sec. Pas une seule goutte d’eau dans les puits, juste un peu dans le puits de la vasque. Dans la salle des pas Perdus, pas de petite rivière… C’est vrai que toutes les autres fois, tous les cours d’eau étaient en crue… Ca fait vraiment bizarre…
Nous arrivons rapidement à l’embranchement du réseau des sources. Nous abandonnons une partie du matériel. Ne sachant pas si l’autre chemin du bivouac est équipé, nous repasserons par là.
A partir de là, plus de balises… Va falloir que je fasse ça de mémoire, ce n’est pas gagné !! Le paysage change et la progression dans les petites plages de sable fin est un régal. Quelques photos des excentriques… En plafond, y’a vraiment des choses à voir je pense… Y’a forcément un shunt depuis les puits !!


Bien sûr, je me paume et on se retrouve dans la galerie où nous avions été lever un point d’interrogation… (voir compte rendu : http://strates.canalblog.com/archives/2012/12/12/25801820.html#comments )
Comme c’est joli, on en profite pour regarder un peu. A mon grand étonnement, le grand puits que nous n’avions pas descendu la fois précédente car rempli d’eau est entièrement vide…  Les cailloux ne nous renvoient qu’un bruit de boue… Intéressant… Malheureusement, nous n’avons qu’une corde de 8mm et rien qui ne nous permet d’équiper sans frottement… On fait donc demi-tour. Mais je pense que ça vaudrait le coup d’être descendu… Va falloir que je m’attèle à convaincre les autres que la suite est là !!


J’arrive enfin à retrouver mon chemin et on se retrouve au pied du ressaut de 7m. Vu le niveau d’eau, je me dis que le shunt doit pouvoir passer… C’est encore très boueux et je n’ai vraiment pas envie de me pourrir aujourd’hui… On passera par la corde en place.
En haut, les autres sont étonnés du nombre de galeries qui partent dans tous les sens… C’est un peu paumatoire… Bien sûr, je n’ai pas de topo et ce n’est pas forcément évident… On arrive enfin à la galerie des gours.

Et là, grosse déception… la dernière fois, le spectacle était magique, avec cette cascade qui se séparait en deux, et les gours remplis qui débordaient de chaque coté… Cette fois ci, pas de cascade et les gours sont quasi vide… Le petit passage sur le coté, en s’accrochant aux concrétions en est beaucoup plus impressionnant !!! Avant, on passait à quelques centimètres de l’eau… maintenant, on a 1m50 de vide sous les pieds, de quoi se dire qu’il ne faut vraiment pas se louper.
Du coup, au lac, je me dis que cela va peut-être passer sans néop… Non, l’eau arrive à fleur de botte et je préfère faire demi tour.


Une fois les néoprènes enfilées, nous traversons enfin. L’eau n’arrive que sous les genoux, juste histoire de remplir les bottes. A partir de là, c’est l’inconnu pour moi aussi. Dommage qu’il n’y ait pas plus d’eau, les gours remplis dans la galerie qui continue doivent être magnifique.

Arrivé à un gros carrefour, nous hésitons… On monte ? On descend ? Bon, on prend au pif et on prend la galerie qui monte. Plusieurs passages dans des petits biefs. La combi néoprène s’avère utile. Malgré l’eau, on sent que c’est très boueux sous les pieds, et parfois glissant. Je manque de peu de m’étaler dans l’eau, mon mini kit au dessus de la tête pour sauver mon pain et mon pâtée (quand est-ce qu’ils feront des mini kits étanches !!). On passe aussi des lacs séchés, avec l’impression d’être dans le désert aride, avec de la glaise séchée et craquelée…

L’embranchement suivant, on hésite… A gauche, il faut retourner dans l’eau et ça semble plus profond. A droite, la galerie à l’air sèche… Et c’est parti pour la droite… Mauvais choix !!! Moi qui ne voulais pas me mettre minable, je suis servi… On arrive dans une galerie boueuse et bien grasse et basse de plafond… Seules deux longues trainées parallèles témoignent que l’autre équipe, fin avril, sont passés à 4 pattes dans cette boue… Les autres hésitent et je les sens prêts à faire demi-tour.

Je m’y engage vite avant que la démotivation n’arrive. C’est gras, c’est immonde, les bruits de sucions de la boue ne font pas envie… Heureusement qu’on a mis les combis spéléos sur les néoprènes !!!
Bon, ça passe à 4 pattes et j’arrive à convaincre les deux autres de venir… Là, c’est sûr, je n’aurai pas de pourboire ce soir !!!

Là, ça y est, on s’est mis minable… La faim commence à nous tirailler mais, en même temps, vu comme on n’est dégueulasse, on va attendre la prochaine vasque pour se nettoyer un peu…
Je continue dans une galerie et arrive à un point bas, sorte de siphon à sec… En remontant un peu, on trouve un embranchement et une corde. Après vérification, elle date de 2004. L’autre équipe vient donc de la mettre en place…


A partir de là, tout devient glaiseux et moins engageant. Je descends le premier et les autres attendent un peu avant de me suivre. Arrivé en bas, je suis un peu surpris de tomber sur une galerie qui remonte. Clairement, je remonte un affluent. Quelques pas d’escalade un peu foireuse, tout étant un peu glaiseux et je me retrouve à un carrefour… Y’a une vieille balise, quelques vieilles balises topo… Le plus surprenant est le changement de configuration des galeries. Je me retrouve à nouveau dans des galeries à la roche un peu noire, avec des concrétions blanches, sans glaise, comme celles que nous avions rencontrés peu de temps avant le passage gras.

J’appelle donc les autres pour qu’ils me rejoignent. Christian vient à ma hauteur sans souci mais Jean-Louis a plus de mal… Les petits pas d’escalade glaiseux ne l’inspirent pas. On fait donc demi-tour.
On repasse par la boue, on s’en remet une couche… L’autre galerie avec son étendue d’eau nous tend les bras ce coup ci. Dommage, la couleur de l’eau était belle avant qu’on ne s’y mette dedans… On voit clairement aux traces sur les parois que l’eau, d’habitude, est bien 50 à 60 cm plus haute… Les bas de néoprène devaient être limites pour l’équipe qui est venue en avril dernier.


Maintenant propre, on en profite un peu pour manger et faire le plein d’eau… Ah, ça c’est con… On aurait du faire le plein avant de pourrir les vasques… On prendra donc l’eau un peu plus loin…
Après mangé, on file dans cette galerie semi noyée. Au bout, il s’agit clairement d’un siphon. Ce doit être le siphon des étoiles. Nous continuons sur la galerie qui remonte. Il y a une corde en place. Après examen, la corde ressemble beaucoup à une corde que j’avais vue en place dans le Leize Handi l’année dernière, une corde de 40 ans d’âge… Comme nous n’avons rien pour la remplacer, on ne va pas insister et nous continuons la galerie. Nous jonctionnons avec un des lacs séchés que nous avions vu à l’aller. La suite n’est pas par là. Par contre, il y a clairement une escalade à faire… Une petite galerie semble partir sur la droite. L’escalade n’est pas bien compliquée en artif, et ça ne semble pas avoir été fait… A voir !!! Ca jonctionne peut être avec une autre galerie mais, sur la topo, il ne semble pas y avoir trace de cette galerie.



Nous pensons avoir tout vu dans le coin et décidons de faire demi-tour… J’ai d’autres points d’interrogation à lever… Sur le chemin du retour, à l’embranchement où nous avions pris la galerie qui monte, nous nous enquillons dans celle qui descend…  C’est une petite pente, glaiseuse… Une véritable savonnette… On s’y engage avec Christian et on se retrouve bloqué… Pour descendre, c’est sûr que ça va descendre, et sans dommage… Mais on n’est pas sûr de pouvoir remonter… On est tous les deux sur la même prise et aucun des deux n’arrive à remonter… ça sent la glissade pour les deux sur les fesses deux mètres plus bas… Centimètre par centimètre, on arrive à s’extraire de ce piège et à remonter… On laisse tomber, j’ai encore d’autres choses à voir.

On repasse les gours et, un peu avant d’arriver au ressaut de 7m, on fouille un peu plus. La dernière fois, j’avais trouvé un puits, sans trace et sans spits. Les autres sont d’accord avec moi, il mérite d’être descendu. Mais bon, toujours pareil, on est en touriste, pas de trousse à spits… Les anciens l’ont peut-être descendu en se servant des rognons de silex comme AN, mais on n’est pas trop tenté…
La dernière fois, juste après la corde du R7, j’avais été voir une petite galerie où il fallait ramper au milieu des concrétions. Je m’étais arrêté sur rien, personne ne m’ayant suivi. Ce coup ci, nous sommes bien décidé à aller voir jusqu’au bout. La galerie est très belle, mais il faut être très vigilant !!! Beaucoup de concrétions et de petites fistules… Au début, on rampe dans le sable pour au final, finir dans de la glaise bien grasse… Moi qui m’étais à peu prés nettoyé, me voilà dans un état pire encore… Le sable s’est glissé partout, sous la combi néoprène. C’est une horreur.

La galerie descend toujours en pente douce, elle tourne plusieurs fois, toujours en ramping et cutte au final… Un bouchon de glaise. Je savais que je n’étais pas en première vu les traces de pas. Au fond, une inscription : VOC où un  truc du genre. Bon, au moins, le mystère est levé sur cette petite galerie.
On décide de faire demi-tour et d’aller vers le bivouac. Il est encore tôt et on aura peut être le temps d’aller à la Hoya ou au siphon des stagiaires. Au retour, dans la galerie située sous la galerie des puits, on monte un peu pour essayer de trouver ce fameux shunt qui pourrait se trouver au niveau du P44, là où toute l’eau se barre en temps de crue.

Je grimpe un peu et trouve une petite galerie qui part. Malheureusement, elle cutte au bout de 4 ou 5 m. Mais il y a bien une autre galerie qui arrive en plafond. La pente n’est pas hyper raide et ça pourrait se remonter… Mais le rocher est un peu péteux, entre rognons de silex foireux et morceaux de glaise séché… Je préfère renoncer, pas très sûr tout ça… D'ailleurs, à la descente, une prise pète sous ma main et je me retrouve 1 mètre plus bas… On va arrêter les conneries pour aujourd’hui…

Arrivé à l’embranchement entre le réseau des sources et la rivière suspendue, les autres ne sont plus très motivés pour bivouaquer… Ils ont beaucoup de route à faire le lendemain... il n’est encore que 18h, on est tous trempe et boueux et on se dit qu’un bivouac n’amènera pas forcément grand-chose. On décide donc de remonter directement.


La remontée se passe sans trop de souci. J’en chie un peu dans les puits, problèmes de réglages du baudar (à force de le régler dérégler pour le canyon ou la spéléo, il est déréglé pour les deux !!). En haut du P44, petit pépin technique pour moi… Je cogne le casque au plafond et mon éclairage s’éteint sous le choc… Impossible à rallumer.  Les autres sont devant, et je suis bloqué au dernier fractio… Je n’ose pas trop aller fouiller dans mon mini-kit pour trouver ma frontale de secours, de peur de la faire tomber… Christian vient donc à ma rescousse avec sa frontale « phare de voiture », avec laquelle on y voit comme en plein jour.

Une fois dehors, nous croisons Serge qui revient de la sortie initiation à Oillhanbeltxa… malheureusement, ils n’ont plus de bière… Nos deux touristes Nantais sont sortis de là enchantés. Ca leur change des trous des Arbailles où, « même quand ils ne sont pas élargis artificiellement, les trous donnent l’impression d’avoir été élargis artificiellement !! »

Gilen

 

mercredi 24 juillet 2013

Deuxième jour sur les Arbailles : Traversée de la petite Bidouze 23 juin 2013

Je ne sais pas comment il fait, mais Fred, quand il propose une sortie, il fait toujours carton plein… Ce coup ci, comme ce n’est pas tout à fait du canyon, et que c’est aussi de la spéléo, il arrive même à entraîner des filles avec nous… Je crois que si on veut vraiment attirer du monde au club, il va falloir faire deux choses :
-        -  Nommer Fred recruteur professionnel du club
-         - Ne plus faire que du canyon sous-terrain


Comme l’objectif (inavoué) des membres du club est de faire tous les canyons du nouveau guide « GORGES ET CANYONS, BEARN et PAYS BASQUE », (je leur fais de la Pub… sait-on jamais, si après, ils nous subventionnent !!!   http://www.descente-canyon.com/boutique/produit/169/_Gorges-et-Canyons-:-Bearn-et-Pays-Basque ) nous choisissons une belle classique, la traversée de la Bidouze.

Iban, Virginie et moi avons dormi en camion sur le plateau, quasiment à l’entrée du trou (voir l’épisode de la veille pour tout suivre !!!). On s’imaginait déjeuner au soleil en attendant les autres… Malheureusement, vers 5h du matin, la pluie a commencé à se faire entendre…

Vers 8h du matin, il pleut toujours… Dans ma tête résonne encore le conseil du jeune sage (non, pas Serge, je parle d’Alexis !!! Faut suivre !!) « Quand l’eau du ciel tombe en journée, dans la Bidouze les pieds tu ne mets »… Je me décide à aller voir l’entrée… Pas d’eau qui rentre dans la perte… En même temps, ça ne veut rien dire, l’eau arrive surtout en amont, par une rivière souterraine, une fois engagé dans le trou… Nous devions aussi poser une corde au niveau des échelles… Vu le temps, je suis plutôt pessimiste et je me dis qu’on n’ira pas à la Bidouze… Et surtout, il pleut et mes godasses prennent l’eau… Tant pis, pas de cordes…


En revenant à la voiture, je commence à ranger notre camp en attendant que les deux marmottes se réveillent. Comme nous sommes dans un trou paumé, nous décidons de prendre les voitures pour chercher un endroit où ça capte. Pour info, le thermomètre de la voiture indique 6 degrés…

Au final, pour avoir quelques barres de réseaux, nous irons quasiment jusqu’au HA4… Au téléphone, Fred est confiant et me sort le vieux proverbe de l’ermite du cayolar d’Elsarre « si à l’entrée l’eau ne te caresse les chevilles, la Bidouze ne partira pas en vrille… ». Ce qui est inquiétant par contre, c’est qu’ils sont en chemin, et pas très loin de nous au final… Nous qui voulions dormir là haut pour prendre le temps de déjeuner et larver au soleil dans les voitures, c’est râpé… Ils arrivent en même temps que nous au parking de la Bidouze… Tant pis, ils nous regarderont prendre le p’tit-déj…

Bien sûr, au moment où l’on part, la pluie redouble d’intensité… Secrètement, j’espère que le vieil ermite n’était pas trop saoul le soir où il a ressorti ce proverbe et qu’il n’a pas confondu avec cet autre proverbe très connu « Quand la Bidouze part en vrille, ça fait mal aux chevilles »…


On longe le poljé d’Elsarre, en gros, la dépression karstique à fond plat sans écoulement aérien. On rentre sous terre par la perte du ruisseau, un des points de soutirage des eaux du poljé. Le réseau souterrain s’est creusé dans les calcaires massifs, faciès Urgonien (SI CA VOUS GAVE , VOUS POUVEZ ZAPPER LE PARAGRAPHE, BANDE D’INCULTES !!!), de l’Aptien supérieur (Crétacé… C’EST ASSEZ DIRONS CERTAIN), jusqu’à arriver au niveau inférieur marneux (Aptien inférieur). Les marnes sont imperméables, et la rivière souterraine, ainsi que les canyonistes, ressortent donc à ce niveau, mouillés…
Ce paragraphe vous a été offert par le guide des « GORGES ET CANYONS, BEARN et PAYS BASQUE », http://www.descente-canyon.com/boutique/produit/169/_Gorges-et-Canyons-:-Bearn-et-Pays-Basque  Si vous voulez briller en public, le cadeau idéal !!!


Revenons à nos canyonistes mouillés… Pas loin de l’entrée, à l’arrivée d’eau, Philippe, Luc, Laetitia et moi décidons de remonter un peu l’amont, en attendant les autres et pour voir le niveau d’eau… Enfin, officiellement… Officieusement, c’est surtout qu’il parait que c’est très beau. La voûte mouillante passe sans trop de souci, y’a encore de la marge. Laetitia s’étonne : « c’est quoi cette mousse au plafond ? »… Ca ? Euh, comment dire, ça veut juste dire que parfois, il ne vaut mieux pas être là parce que ça siphonne…
Comme derrière ça ne suit pas, on décide de faire demi-tour… Cet amont est bien sympa, il faudra revenir pour le faire jusqu’au bout, ainsi que la deuxième traversée dont nous avait parlé le vieux sage (oui, je parle bien de Serge ce coup ci).

 

Nous retrouvons les autres en train d’équiper la superbe cascade de 18m. Fred nous éclaire au phare de vélo, pour essayer de faire des photos sympas… De l’avis même de Fred, « Pour ce qui est de la qualité des photos, c'est une fois de plus pas folichon chez moi, le critique d'art ne va pas me louper... » Je ne vois pas de qui il parle…


Fred nous laisse, Iban et moi, équiper la suite. Comme on n’y voit rien (pfff, c’est nul la spéléo, fait tout noir), on laisse passer Fred le premier qui nous aide à ajuster les longueurs, à l’aide de son sifflet et de son code : « Remonter : 3 syllabes, donc 3 coups. Bas : une syllabe, donc un coup. Stop STOOOOOP : 2 syllabes, donc deux coups… » A moins que je me trompe quelque part…

Bref, on arrive en bas sans trop de dommage… Les rappels se rappellent, le siphon siphonne et les cascades cascadent… On arrive rapidement dehors en moins de 2 heures… Ce guide topo est vraiment nul… Je n’aurais pas du en faire la pub !!! Ils annoncent 4 heures !!! Du coup, on ne va même pas manger dans le trou !!!


Dehors, comme y’a un con qui n’a pas fait l’effort de mettre la corde en place, on ne passera pas par les échelles… Et c’est donc partie pour une descente avant la remontée… On passera sur les figures de patinages artistiques sur boue de certains et certaines, le meilleur moyen pour baptiser une néop neuve !!! Cela nous permettra aussi un petit cours de géol : « ceci s’appelle une reculée… Parce que, franchement, un trou aussi perdu, si c’est pas reculé… »


Quarante minutes plus tard et 10 litres d’eau en moins par personne, nous arrivons enfin aux voitures… On va pouvoir manger… Je ne citerai pas de nom, mais j’en connais un qui n’aurait jamais tenu jusque là sans manger !!!
On mange vite car la pluie menace à nouveau… Mais au final, on aura quand même eu une des plus belles journées de l’année niveau météo, VU QU’IL N’A PAS PLU PENDANT AU MOINS DEUX HEURES !!!!

Maintenant, on le sait. En janvier juin, s’il n’y a pas d’eau à l’entrée, la Bidouze passe sans souci… Trop fort cet ermite !!!


Gilen


 

mardi 23 juillet 2013

Prospection sur les Arbailles 22 juin 2013





Il fait un temps splendide en ce 22 juin et ça fait plusieurs mois que l'on a pas vu le soleil... On hésite à aller se mettre sous terre, on aurait plutôt envie de profiter !!! On pourrait aller sur les Arbailles chercher de nouveaux trous !!!


Pour ceux qui ne connaissent pas, les Arbailles, c'est un immense massif calcaire en Soule, avec une forêt très sauvage posée dessus... Et quand je dis très sauvage, je suis sûr que certains coins n'ont encore jamais étés vu par l'homme !!! Une fois qu'on est entré dans cette forêt magique, on ne doute plus de l'existence des Llaminak... On prétend même qu'il y aurait des lynx dans cette forêt... Et aussi des dragons, vu le noms de certaines cavités et légendes du coin...


Et surtout, pour les spéléos, c'est un paradis !!! Des centaines de trous connus, et encore plus de trous encore à explorer !!! Dont certains descendent à des profondeurs assez exceptionnelles, -800 m, avec des réseaux de plusieurs kilomètres, des verticales de 300 mètres d'un coup... Je vous dis, une forêt magique !!!

Il y a quelques mois, Alexis avait descendu un trou et c'était arrêté faute de corde... A priori, un trou non connu... On va donc aller y jeter un coup d’œil et pourquoi pas trouver d'autres entrées... Nous sommes donc trois, Philippe P, Iban et moi à avoir répondu présent.


Ça fait plaisir pour une fois de faire une marche d’approche en short et tee-shirt, sous le soleil, et non sous une pluie battante ou sous tempête de neige avec les raquettes au pied, comme c'était encore le cas un mois auparavant !!

On est rapidement étonné du sens de l’orientation de Philippe. Il semble se repérer sans soucis dans ce lapiaz, où le moindre arbre mort, la moindre doline, le moindre trou ressemble au suivant !!
Philippe nous montre des gouffres assez impressionnants, qui malheureusement ne donnent rien… Dans le tas, c’est sûr que l’il doit y avoir un gouffre d’envergure.


On a le pas hésitant… Le sol est assez mou sous les pieds, et de nombreux trous se cachent sous les feuilles… Juste au moment où je fais remarquer aux autres que c’est un coup à passer au travers d’un trou, ma jambe s’enfonce jusqu’au haut de la cuisse… Belle gamelle, belle frayeur, belles éraflures… Et en regardant de plus prêts, ce n’est même pas un joli trou… moi qui rêvais déjà d’avoir trouvé le nouveau gouffre de Padirac, avec sa légende d’une vache qui serait passé au travers et aurait fait s’ouvrir l’entrée…

 

On sent Philippe de plus en plus hésitant… Serait-il perdu ? Iban et moi, nous le sommes depuis longtemps… On pose donc les kits et on commence à chercher… La description « c’est un gros trou, bien vertical, assez gros, avec des arbres à cotés » nous aide énormément…
En cherchant ce fameux trou (que nous appellerons le trou Galdurik, perdu en basque!!), je trouve un autre trou, bien prometteur… A flanc de doline, avec manifestement pas mal de choses dessous vu le cahot qui règne… Pour ceux qui connaissent, il a la même gueule que la Taupe… Les cailloux témoignent d’un P10 minimum…


Les autres trouvent enfin le trou Galdurik… Je n’ose m’écarter de ma trouvaille, de peur de perdre ce -800 mètre prometteur…

 

Le trou Galdurik est bien sympa lui aussi. Difficile d’imaginer qu’il n’ait pas été visité !!! Mais Alexis et Philippe avait eu beau chercher, pas trace de marquage, ni de spit… D’après Philippe, Alexis a descendu le premier puits et s’est trouvé en bout de corde, avec un deuxième puits à descendre.
Je m’y engage… Le puits d’entrée est superbe, un joli P20… On replante quelques spits au perfo… Au final,  on met le même temps qu’à la main… C’est tellement simple au perfo que le trou est systématiquement trop long et qu’il faut en refaire un, où retailler autour du spit… Le puits d’entrée n’a manifestement pas été nettoyé… De gros blocs menacent un peu partout… Serait-ce vrai ??? Du vierge ???

Arrivé en bas, Iban me rejoint. Alexis a bien raison, un deuxième puits nous attend, mais guère engageant… Et là, c’est la phrase classique et des dizaines de fois entendu… « Mais y’a un spit !!! »… Vexant !!
Alors, du coup, la question : est-ce un vieux spit ou Alexis l’a-t-il posé la dernière fois ??? Difficile à croire, il est légèrement rouille… Tant pis, on n’est pas en première… On replante quelques spits et Iban descend voir … Avant, ils ne se souciaient guère des frottements, difficile à imaginer de descendre ça sur un seul spit… Une fois en bas, ça bloque bien vite. Rien à en tirer…

 

On décide donc d’aller visiter mon superbe trou, ce -800 qui nous tend les bras… Moi, je ne sais pas pourquoi, mais j’y crois… On mange un bout, histoire d’avoir des forces avant de rentrer pour plusieurs heures, que dis-je, plusieurs jours dans cette cavité prometteuse… Iban et Philippe sentent même un courant d’air… Ca sent bon ça !!


Je mets une corde sur un arbre (la malédiction veut que quand on plante du spit, c’est soit déjà visité, soit ça cutte…) et c’est parti. Le P10 est bien sympa, il se descend sans soucis en desescalade… En bas, un tas d’os… mais rien de plus… A vu de nez, il doit bien y avoir 8m… Ce qui me fait dire « encore un –huit sans mètre sur les Arbailles »… La superbe première, ce n’est pas encore pour aujourd’hui.

On décide de rentrer aux voitures. Pas trop loin des voitures, on va voir un autre trou où Philippe avait commencé à bosser… C’est étroit, ça parpine et au final, on n’est pas trop motivé… On remonte aux voitures. Virginie nous a rejoint et est allé faire une rando… Elle nous trouvera en train de prendre l’apéro, au soleil. On profite, ça devient rare de pouvoir bronzer !!!


Philippe rentre sur Bayonne mais les trois autres, nous restons sur les Arbailles. Nous allons dormir en camion (ou en voiture en ce qui me concerne) aux sources de la Bidouze, pour attendre l’équipe de demain et faire la traversée de la petite Bidouze avec eux…


Notre bivouac improvisé a de la gueule… Table, chaises, slack line, feu de bois, cartes, ordinateur avec diaporama des photos des dernières sorties, le tout affalés dans des banquettes de balancelles, à l’arrière de la voiture… S’il n’y avait pas eu la pluie pour tout gâcher (enfin, pas trop quand même… on a sorti les bâches et monté un abri entre les voitures), la soirée aurait été parfaite…  Et surtout, on s’imagine demain, se lever pénard à 9h30, déjeuner au soleil pendant que les autres arrivent…


Même si la journée n’aura pas amené de première, y’a au moins une évidence, dormir à l’entrée du trou en camion, ça, on le refera…


Gilen

dimanche 21 juillet 2013

Descente de la passerelle d’Holzarte en rappel 28 juin 2013

Nous ne sommes que quatre à avoir répondu présent pour cette sortie canyon, où l’intérêt réside en fait dans la descente en rappel, d’une hauteur de 130 à 140 mètres.

Laetitia me retrouve à Mauléon pendant qu’Iban et Virginie nous rejoignent directement à Logibar. Déjà, on sent que cette journée peut partir en vrac complet… Iban et Virginie ont oublié les clés du local et il faut le renfort de Fred pour avoir le matos… Ca commence bien !!!
Arrivé à Logibar, on va voir si les autres ne nous attendent pas sur le deuxième parking, juste au bas de la rando. Comme il n’y a personne, on va se garer devant le parking de Logibar, histoire de ne pas les louper quand ils passent…

 
Sauf qu’Iban et Virginie sont passés par Iraty et sont arrivés juste après nous… Et bien sûr, aucun portable qui passe… Au bout d’une demi-heure d’attente, on arrive enfin à trouver un endroit où les portables passent… Ca fait bien vingt minutes que chacun maudissait les autres d’être en retard… Ca sent la grande journée !!!
Une fois mangé à l’arrache et fait les kits, c’est parti pour 30 minutes de montée sous le cagnard… Au moins, aujourd’hui,  on profite enfin du soleil !!! Entre les combis, les baudars et les bouteilles pour refroidir la corde, les kits sont assez pleins… On prendra la corde à deux, à la main… Qu’est ce que ça plombe !!! Surtout qu’Iban et Virginie l’on mise à tremper dans le gave, en nous attendant, histoire qu’elle soit mouillée pour la descente.  Vivement qu’ils nous inventent des cordes à la spiderman, directement intégrées dans le poignet… Mais bon, du 2mm, quand même, psychologiquement, ça doit faire bizarre !!

Arrivé à la passerelle, les sourires se font plus rares et les filles commencent déjà à vouloir se dégonfler… C’est vrai que ça fait haut !!!
Iban et moi commençons à équiper la corde… Moyen, ça frotte quand même pas mal sur les câbles… On met quand même 3 sangles sur le câble, histoire de rassurer certains… On enlèvera le frottement sur le câble en faisant frotter la corde sur le kit, n’ayant pas envie de faire un frac plein vide sous la passerelle.
Iban se lance le premier. Le plus dur, c’est d’arriver à enjamber le garde fou du pont… On sent quand même un léger sourire crispé… La descente se passe sans trop de soucis jusqu’à que la corde, neuve, se mette à vriller complètement. La descente va tourner au cauchemar pour Iban qui va devoir défaire un sac de nœuds avec 100 mètres de vide sous les fesses… On commence à s’inquiéter de l’heure, Laetitia ayant un impératif à 19h… On sent que ça va être très tendu…

Après avoir démêlé la corde, Iban arrive enfin en bas. C’est au tour de Virginie. Elle paraissait plus stressée en arrivant à la passerelle que maintenant. Bon, elle réussira quand même à nous emmêler son kit, la corde, et le kit de frottement. Tout compte fait, le plus dur, c’est d’arriver à lâcher les câbles et accepter de mettre les pieds dans le vide.
Laetitia se lance en suivant. Tant qu’elle reste pendue sur une longe, ça a l’air d’aller… Mais une fois parti, sur les premiers mètres, le sourire, ce n’est plus ça !!! J’arrose régulièrement la corde, histoire de bien la refroidir… Je ne sais pas si c’est super efficace mais au moins 3 litres d’eau y passent.

Enfin mon tour. Les gens qui passent sur la passerelle hésitent entre le « mais vous êtes fous » ou le « wahou, trop génial !!! » même si la question la plus courante est « et comment vous récupérez la corde ? »…

La descente se passe sans souci. Mais c’est vrai qu’on sent que la corde est neuve… ça file vite et il faut bien faire plusieurs arrêts pour soulager les mains…
Une fois tout le monde en bas, bizarrement, personne n’est vraiment tenté de remonter… On se demande pourquoi…
L’amont d’Olhadubie nous fait les yeux doux… C’est vrai qu’il est magnifique !!! Une autre fois… Là, il semble quand même y avoir un peu d’eau.

 
On est donc parti pour rejoindre Logibar. Le temps de s’arrêter pour prévenir Laetitia que les canyons en Soule sont glissants, et elle est déjà par terre… Oui, on n’est pas en Sierra !! De quoi baptiser sont nouveaux pantalon de canyon !!!

 
La cascade de 10 mètres arrose vraiment beaucoup… Y’a du jus !!! Mais l’équipement en place est vraiment pourri !!! Aucun amarrage pour équiper une main courante, des troncs, des morceaux de bois, des vieux câbles et des vestiges de la précédente passerelle encombrent le passage… On sent que tout ça ne demande qu’à se barrer… Pour atteindre les broches, une corde en place, amarrée sur un câble d’un côté, aux broches de l’autre… On n’a pas trop le choix, on va faire avec pour atteindre le relais…

La cascade arrose beaucoup mais heureusement, on a pied… Plusieurs câbles dépassent en bas… On sent que ce rappel peut être un peu traître… Malgré un peu d’appréhension, ça passe sans trop de souci.
Dans les biefs qui suivent, l’eau est transparente, avec une jolie couleur verte des cours d’eau de montagne… Mais on sent bien que c’est de l’eau de fonte de neige… Ca caille pas mal !!!

Quelques gamelles dans l’eau plus tard, on sort enfin du canyon. Iban et Virginie remontent chercher la corde pendant que Laetitia et moi rentrons sur Mauléon… Elle est déjà à la bourre !!!
Tout ça finira tranquillement devant une bière chez moi, avec déjà d’autres idées de sorties !!!
Gilen