A la fois savane Africaine, Arizona et Sahara, le désert des
Bardenas est surprenant. Tout petit désert au Sud de Pampelune, c’est le
dépaysement assuré !!
J’y étais déjà allé il y a deux ou trois ans et ce désert
m’avait ravi. Laetitia en avait entendu parler et nous avions décidé d’aller y
faire une petite virée dès que la météo serait mauvaise vers chez nous (pas
besoin de dire que les occasions ne manquent pas !!)
Autant dire que vu la météo ce week-end au Pays Basque, on
n’aurait guère pu trouver meilleur week-end pour aller chercher le soleil.
Après les pluies cataclysmiques du vendredi matin, et les inondations record
sur tout le Pays Basque, on en vient même à hésiter à y aller…
Le rendez-vous fixé à Garazi est décalé. Avec la quantité de
boue, d’eau, et de routes coupées entre Garazi, Mauléon, Saint Palais, Osses,
ce n’est même pas la peine d’envisager de se retrouver là bas. On décide donc de se retrouver directement à
Bayonne, même si ça me rallonge d’une heure.
Cette fois, on est raisonnable. Fini le matos pour 15
activités différentes à faire en deux jours, avec une bagnole blindée jusqu’au
plafond, sans compter les couchettes à l’arrière. Cette fois ci, la voiture en
mode camion et « seulement » les vélos et le matos de rando. Bon, au
final, on est comme d’habitude en fait…
Les fois précédentes, nous avions testé plusieurs
innovations dans l’aménagement de la voiture : le petit évier, la douche
solaire, les sous matelas gonflables, les LEDs au plafond (à oublier… sous
peine de finir assommé quand elles se décrochent). Ce coup ci, c’est la
glacière électrique pour garder les bières au frais !! On va finir par
être mieux équipés que les fourgons California tout pourris !
Vendredi : découverte des Bardenas
Après tous ces détours, on est un peu à la bourre par
rapport à l’horaire que nous avions prévu. On décide juste de faire la
randonnée la plus courte et la plus simple, donnant un assez bon aperçu sur
l’ensemble des Bardenas, avec l’emblème
de ce désert, le Castildetierra.
Un couple de parisiens nous apprend une bonne
nouvelle : les zones du nord ne sont pas interdites, pas de panneaux
d’interdictions, et l’office de tourisme leur a dit que tout était ouvert.
C’est bien, on va pouvoir profiter le lendemain et aller voir la zone la plus
jolie.
En arrivant dans le désert, on se demandait quels animaux
pouvaient bien vivre là. La réponse nous saute rapidement aux yeux : des
MOUSTIQUES !!! Je ne sais pas pourquoi, mais Laetitia se fait attaquer et
piquer de partout malgré sa bombe anti-moustique, alors qu’ils me laissent
tranquilles. Je ne dois pas avoir un sang suffisamment appétissant !!
La rando nous amène en haut du Cabezo de las Cortinas, un
plateau qui permet d’avoir une vue à 360° sur l’ensemble des Barden as. Vu de là haut, on se croirait vraiment en
Afrique… On s’attendrait presque à voir passer éléphants et girafes à nos
pieds.
La descente du plateau est un peu plus compliquée. Le rocher
s’effrite énormément et on n’ose pas trop s’approcher du bord, la strate de
calcaire supérieure ayant tendance à être évidée dessous, cette érosion créant
ce paysage avec ces cheminées de fées.
De retour à la voiture, on s’empresse de quitter le parc. Il
est déjà plus de 20h30 et il parait que c’est interdit d’y séjourner après 20h.
On va éviter de s’attirer le regard des militaires ou des gardiens du parc dès
le premier jour…
Direction Arguedas. Il parait qu’il y a des choses sympas à
voir. Les habitations troglodytes sont dans des états divers et variés.
Certaines habitations ne donnent vraiment pas envie de s’y aventurer, le
plafond étant lézardé et ne demandant qu’à s’effondrer. Par contre, certaines
ont été rénovées et donnent l’impression de même être encore habitées.
Avant qu’il ne fasse nuit, nous nous mettons en quête d’un
bon endroit pour bivouaquer et dormir. A l’ermitage de la Virgen del Yugo,
l’endroit est parfait. Plat, assez discret, et une vue superbe. A part les nuées de moustiques. On passera un
quart d’heure à les chasser, une fois toutes les fenêtres de la voiture
fermées…
Samedi : VTT et rando
La partie nord étant la plus belle et n’étant pas interdite,
nous décidons de partir en VTT vers là bas. C’est bien connu, Laetitia et moi, on ne se
paume jamais. Du coup, un regard vite fait sur la topo et c’est parti à vélo.
Au bout d’une dizaine de kilomètres à contourner la zone
militaire sur la partie centrale des Bardenas, on commence à douter. Ca ne
correspond pas du tout à la topo et on a l’impression d’être complètement à
l’opposé de la zone où on devait aller…
Après plusieurs minutes à chercher à comprendre, nous devons
nous rendre à l’évidence… toute la partie d’approche qui se fait en voiture,
nous sommes en train de la faire en VTT… Bon, de toute façon, vu où on en
est, ça reviendrait au même de faire
demi tour. Il fait beau, la piste est assez plate, autant en profiter. De toute
façon, ça faisait bien trop longtemps qu’on ne s’était pas paumé avec Laetitia,
c’était louche !!
Lorsque l’on arrive au vrai départ de la randonnée, une
mauvaise surprise nous attend… Une voiture des gardes de la réserve est en
train d’observer des rapaces à la jumelle. Et un magnifique panneau interdit
l’accès de la zone… Maudits touristes parisiens, c’est la dernière fois qu’on
leur fait confiance. Et difficile de faire ceux qui n’ont pas compris et d’y
aller quand même… Le panneau est en français, espagnol, anglais et basque… Et,
au cas où ça ne serait pas clair, ou bien est-ce parce que je donnais
l’impression d’avoir envie d’y aller quand même, le garde s’y met aussi et nous
empêche d’y aller…
OK, message reçu. On continue sur la piste jusqu’à la
voiture… Ca nous fera quand même un bon petit tour d’une trentaine de
kilomètres…Un peu plus loin, en passant à quelques mètres de jolis
ravinements, on décide de s’arrêter et de monter un peu dans ces petits canyons
de glaise sèche. A croire que les gardes de la réserve nous on vraiment dans le
collimateur, ils nous repèrent en moins de deux et, malgré tous l’effort du
monde pour essayer de ne pas comprendre, on percute vite qu’on n’a rien à faire
là et qu’il n’a pas l’air content… A priori, on favoriserait l’érosion avec nos
grosses godasses… C’est bizarre, mais dans la zone militaire, le fameux
polygone de tir, ils ne favorisent pas du tout l’érosion avec leurs 4x4, leurs
explosions et leurs bombardements.
On finit donc notre tour du polygone sagement… On repère sur
la topo une autre ballade à faire en VTT, histoire de n’avoir pas fait le tour
en entier pour rien. Mais rapidement le chemin plonge dans un barranco qui est
loin d’être à sec… Un petit ruisseau de boue fraîche nous bloque le passage.
J’essaye bien de passer par un côté mais, une fois de la boue jusqu’au tiers de
la roue, il vaut mieux renoncer…
En revenant, pour nettoyer le vélo, je décide de passer dans
une jolie flaque d’eau… Grossière erreur… Là encore, ce n’est pas de l’eau mais
bien de la boue collante et argileuse… Le vélo glisse et je suis obligé de
sauter du vélo pour éviter de finir couché dedans… Par contre, pour ce qui est
du nettoyage des roues du vélo, autant oublier !!
De retour à la voiture, il est encore tôt. On décide de se
faire une rando dans un coin que nous n’avons vu que de loin. Ils ont annoncé
des orages pour 18h, et il est 14h. La rando est donnée pour 4h. On se dit que
ça devrait passer mais on va quand même prévoir les vestes de pluie et surtout,
éviter de garer la voiture sur une zone qui risque de se transformer en
bourbier en cas de pluie.
Dès le début de la rando, ça annonce le ton. On s’enfonce
jusqu’aux chevilles. Il parait que ça nourrit le cuir. Les moustiques qui
m’avaient laissé tranquille jusqu’à maintenant s’en prennent maintenant à moi
et laissent Laetitia tranquille. Ils ont pris tout ce qu’il y avait de bon chez
elle et ils se replient sur moi.
Le paysage est magnifique mais la chaleur est étouffante. Ca
monte rude. La rando est super belle mais ça manque un peu de repère. Pas de
balises, pas de cairn… En gros, on navigue à vue, avec heureusement la topo
entre les mains.
Une fois qu’on quitte la piste, il faut trouver une petite
sente de moutons. La vue sur les Bardenas vaut le détour. Au bout d’un moment,
on commence à se poser des questions, à se demander si on ne se serait pas
paumés… ça ne nous ressemble pas.
On voit la voiture au loin. Au moins, on a un objectif et on
pourra naviguer à vue. La topo nous indique qu’il faut descendre sur une crête,
enchaîner sur une autre… C’est un peu limite, ça glisse et surtout, ça a tendance à s’effriter sous les pieds.
Lorsque Laetitia me dit « mais, c’est pas des sangliers
là bas ? », je me dis qu’il est en temps de rentrer, que le soleil
doit lui taper sur la tête… A la
rigueur, des phacochères, je l’aurais cru… En fait de sangliers, il s’agit de 6
marcassins qui descendent à toute allure, sans nous voir ni nous sentir. Quand
ils sont à moins de 10 mètres de nous, ils nous entendent enfin faire bouger un
caillou et là, c’est la grosse panique. Ils grimpent à toute allure, envoyant
des caillases dans tous les coins. Leur agilité est impressionnante !
A un rythme bien moindre, on finit notre descente. On prend
comme azimut la voiture et on trace tout droit, à travers les champs desséchés… jusqu’à ce qu’on butte sur une énorme faille
dans le sol… Le fameux Barranco de Jimenez… Impossible de le franchir,
impossible de descendre dedans. Il y a bien une partie effondrée et j’ai bien
envie de me le tenter, même si c’est un coup à rester bloqué au fond dans 1
mètre de boue. Au final, Laetitia, la voix de la sagesse, nous trouvera un
passage à l’entrée du Barranco.
Arrivés à la voiture, la bière est chaude, l’eau est chaude,
tout est chaud… On ne rêve que de glace et de bière fraîche. Direction Tudela.
Après une glace dans un bar et un pot de glace chacun sur un banc public, on
part faire les vrais touristes de bases à visiter la ville et ses 354 églises
et cathédrales !!
De retour sur notre spot pour passer la nuit, un vieux vient
faire la cours à sa belle sur le belvédère pendant presque une heure, nous
obligeant à changer de coin. Il fait une chaleur affreuse, nous obligeant à
dormir fenêtres ouvertes… Autant dire que les moustiques se sont faits plaisir !!
Dimanche : pluie…
Au matin, on constate les dégâts… 42 piqûres pour moi, 35
pour Laetitia. Mais les siennes sont tellement plus grosses qu’elle gagne haut
la main !!
On pense pouvoir se faire une ballade rapide en VTT avant la
pluie annoncée… Loupé… On ne préfère même pas tenter et, vu ce qu’il tombe
après, on a bien fait.
L’envie nous prend d’aller visiter Pampelune. Une fois à l’entrée,
on se retrouve comme deux cons, avec des centaines de gens en rouge et blanc…
Et oui, on doit être les deux seuls idiots à 200 km à la ronde à ne pas savoir
que c’est l’ouverture des fêtes !!
Allez, on va sauver la journée, direction la cote. La pluie
nous suit. Juste le temps d’aller manger dans une crique de pirate avant de se
prendre la saucée… Bon, ben, retour maison… On ne fera rien aujourd’hui…
Faudra retourner dans les Bardenas quand les secteurs les
plus beaux ne seront pas interdits…
PS : une photo d'Afrique s'est glissé dans l'article, sauras-tu la retrouver ?
PS : une photo d'Afrique s'est glissé dans l'article, sauras-tu la retrouver ?
une photo d'Afrique s'est glissé dans l'article, sauras-tu la retrouver ?
RépondreSupprimerAvant l'église les phacochères.
Serait-ce la seule qui a un nom différent des autres ? Avec des sangliers bizarre!
RépondreSupprimerFred
A moins que ce soit celle avec un pigmé sur un vtt...
RépondreSupprimerC'est très bien les California !
RépondreSupprimerNon, le couple de touristes parisiens avaient ça, donc c'est pourri !!! Il n'y a même pas le mérite de trouver les astuces pour la fois d'après !!!
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