Aventure Souletine

Les péripéties d'un jeune souletin épris d'aventures et de voyages...

lundi 24 février 2014

Retour au Behia : De la première à tous les étages

Ce samedi, nous retournons au Behia, Alexis, Iban et moi, avec une mission principale : aller changer les cordes des puits. La route d'accès est impraticable depuis quelques semaines, à cause d'un gros éboulement. On se donne donc rendez-vous au club à 7h du matin, pour pouvoir avoir le temps de faire une marche d'approche de bien 4 ou 5 km avant d'accéder au Behia

On prend quand même deux perfos et pas mal d'amarrages, on espère bien aller faire un peu de première à la base des puits. Alexis a repéré une galerie qui part, au niveau d'un P3 après l’étroiture du Ziloko et il y a juste une main courante à équiper. De notre coté, avec Iban, nous voulons retourner voir la galerie que j'avais repéré au fond du réseau du Ziloko, et pourquoi pas revoir une galerie en forme de trou de serrure et un puits non descendu.

Même si le réveil avant 6h du mat un samedi pique, on est tous à peu près à l'heure au rendez-vous. Sur la route, alors qu'on cherchait un endroit pour se garer avant d'entamer la marche d'approche, première bonne et grosse surprise !!! La route a été dégagée et on peut monter jusqu'à l'entrée du Behia... On se gagne bien 1h30 aller et 1h retour de marche d'approche !!! On sent que ça va être une grande journée, avec des bonnes nouvelles comme ça !!

Malgré le beau temps, il fait énormément de vent et on ne s'attarde pas trop longtemps à l'entrée du trou. Et c'est parti pour la descente. Rapidement, on se rend compte que les cordes font vraiment la gueule... Sur certaines, plus besoin de frein, le descendeur ne descend plus du tout !!

En haut du P25, on hésite puis on laisse tomber. On remettra une broche plus tard. La corde ne me semble pas trop mal et je descend. Une fois en bas, Alexis me crie qu'elle a une légère petite tonche et ils préfèrent la changer. On coupe la tonche et on embarque la corde pour équiper le Ziloko...

Avant le P72, sur un ressaut, la corde est tonchée jusqu'à l'âme... On est légèrement énervé de voir ça... Vu le passage, il faut vraiment y aller comme un bourrin pour arriver à la toncher... Il faudra la changer mais il ne nous reste que de quoi changer le P44...

En bas du P72, on récupère un morceau de 15m de la plein pot, on sent qu'on risque d'en avoir besoin. Dès qu'on peut, on récupère des morceaux de rab de 10 m de cordes par ci, par là, des morceaux encore en état car n'ayant pas servi, pour changer d'autres tronçons qui tirent la gueule.

Alexis replante aussi à certains endroits des broches pour remplacer des AN qui n'inspirent pas confiance... On arrive enfin au P44. Là, il y a du boulot. On doit changer toute la corde et ajouter un frac de plus sur le premier tronçon interminable. Le temps pour moi de revérifier qu'il y a bien un départ au dessus du P44, et un autre sur la paroi en face, dans le puits... même si je me fais engueuler par Alexis car "ce ne sont pas les OBJECTIFS du jour !!! Finis d'abord ta première au Ziloko, après tu regarderas le reste".

En bas du P44, il me teste pour voir si j'ai bien retenu la leçon... "Et si on allait voir la galerie en bas du puits...". Je me fais presque avoir mais non, ce n'est pas l'objectif du jour.

Derrière l'étroiture du Ziloko, on mange un bout avant de partir chacun sur son objectif. Alexis nous montre sa galerie et arrive presque à tenter Iban. Mais Iban est sympa et accepte quand même de m'accompagner... Pas sûr qu'il ait fait le meilleur choix. On se donne rendez-vous à 16h à l'étroiture, quoi qu'on trouve... soit environ 2h devant nous... Ça fait court.

Au Ziloko, on décide d'abord d'aller voir la galerie en forme de trou de serrure qui est sur le chemin. On arrive rapidement au bout de mes traces mais ça queute 4 mètres plus loin... C'est pas bon signe tout ça, me serais-je encore une fois un peu enflammé la dernière fois ?

Dans le dédale labyrinthique du réseau du Ziloko, j'arrive à me repérer assez facilement et on arrive vite à la galerie à revoir. C'est encore très gras, il faut ramper dans une terre argileuse collante... En 3 mètres, on ressort couvert de boue avec tout le matos, les bloqueurs, le descendeur, le baudar... recouvert d'une couche de 3 cm d'argile collante à souhait... Miam miam... On remonte une pente glaiseuse un peu en colimaçon et là, surprise, on trouve une nouvelle galerie... J'étais passé à côté la dernière fois !!! Là encore, de la boue mais vierge !!! On est les premiers, ça ne fait aucun doute... Et c'est reparti pour du ramping dans la boue. Et là, surprise, on trouve un tapis de cristaux blancs et purs... Ça serait dommage de crader tout ça. On arrive à ramper sur le côté en évitant de casser tout ça.

Ça continue derrière mais il faut se hisser sur un espèce de toboggan de pierre lisse. Heureusement, la boue a disparu. Moi, je glisse et n'arrive pas à passer. Iban essaye à son tour et je lui assure les prises de pied pour qu'il puisse passer. Derrière, on entend un énorme écho... Il doit y avoir du très gros. Iban avance de quelques mètres mais tombe rapidement sur un passage craignos à descendre sans corde. On fait demi tour, on a laissé tout le matos avant le passage des cristaux pour ne pas les abîmer.



On décide d'aller voir l'autre galerie que j'avais vu. A notre gauche, on laisse l'étroiture "sans chemise sans pantalon" et on va dans une galerie à droite. La dernière fois, j'avais commencé à descendre sans corde mais je m'étais rapidement trouvé devant un puits de 3 ou 4 mètres. Ce coup ci, on équipe de plus haut, les prises étant glissantes avec la boue. Je descend le premier et je m'arrête sur le palier où je m'étais arrêté la fois précédente. Il faut replanter des spits, ça frotte méchamment.

Entre deux trous au perfo, on entend clairement un écoulement d'eau... D'un coup, un gros doute nous assaille... Est-ce que par hasard, on ne serait pas en train de revenir sur nos pas et de rejoindre l'écoulement d'eau dans le réseau du Zioloko... Après réflexion, on en est très loin et c'est bien un autre écoulement... L'euphorie commence à nous prendre...



Une fois les deux autres spîts mis en place, Iban descend ce fameux puits. On voit une galerie qui part. Une petite escalade de 2 mètres et on retombe sur un puits... L'eau vient de là, et le rocher redevient propre, sans eau... Ça sent bon ça !!! Malheureusement, c'est l'heure et il faut qu'on ressorte.

On avait juste oublier un détail... La corde est hyper grasse, limite entourée d'une gaine de boue et nos bloqueurs ne sont qu'un amas de glaise... Après l'étroiture "Sans chemise, sans pantalon" , nous voici devant le puits "sans poignée sans croll"... On arrive tant bien que mal à sortir. La descente sur le colimaçon de boue est un régal par contre. Bienvenue à Boue-land !!!


 (oui, il s'agit bien d'une poignée, d'une longe et d'une pédale !!!)

A la première flaque, on fait la vaisselle... C'est toujours mieux que rien... On arrive au rendez-vous avec un gros quart d'heure de retard... Alexis, en voyant nos dégaines pleines de boue, est mort de rire !!! Lui, il a fait de la superbe première, dans une galerie où il suffit juste de courir, avec des départs un peu partout... Et surtout, IL EST TOUT PROPRE !!! Iban ne me dit rien mais je sens une pointe de reproche...

 

Et c'est parti pour 400m de puits... La remontée est affreuse... Poignée magique, croll magique, pantin magique... Les 400m sont une horreur... Iban la machine, lui, ne souffre pas trop mais moi, j'en chie comme rarement... Je me dit que c'est fini, ils ne me reverront pas de si tôt sur une corde... Le Behia, un trou propre ?? Tu parles !!! Je n'y remets plus les pieds... (Bon, ok, ma résolution n'a pas tenu plus de 12h et j'y suis retourné le lendemain...) 2h30 plus tard, on est enfin dehors. Le vent est tombé.

Il n'est pas encore 20h et on a le temps d'aller se boire une petite bière réparatrice au bar... Par contre, le nettoyage du matos, tant pis, il attendra le lendemain...

Au final, une très très bonne journée avec de belles perspectives !!! Pour vous aider à suivre, un croquis d'explo à main levé (peut être un peu optimiste, mais à peine !!!)



mardi 11 février 2014

Nouveau gouffre et jolie première dans Harritxarra

Ce samedi, nous nous retrouvons à 3, Alexis Iban et moi, pour retourner dans le trou visité la veille, "The trou Manchot" et pour visiter un nouveau gouffre qu'ils ont trouvé le jeudi en prospectant sur les hauteur, sur l'autre versant du ruisseau.

Bien sûr, comme on est très bien organisés, on oublie à la fois la pelle pour creuser un peu au fond du trou Manchot, et Alexis oublie tout le matos pour faire la topo. Tant pis, ça sera une visite du trou juste pour avoir un troisième avis.

On a énormément de chance, il fait super beau pour la marche d'approche. Pourvu que ça dure !!

Alexis est surpris par ce nouveau trou et trouve que son nom n'est pas super... Bon, on va devoir le rebaptiser. Comme on est très près de la surface, le trou est bourré d'araignées. Le trou s'appellera donc "Armiarmaren leizia", "le gouffre des araignées". Alexis nous explique la formation de ce trou : "une perte lorsque le ruisseau était 50 m plus haut, perte qui fonctionnait en régime forcé, entièrement inondée..."

Une fois fait le tour, Alexis nous casse notre rêve... On pensait qu'il y avait 3 possibilités de continuités mais il nous ramène vite sur terre... Là où on espérait une suite au fond, là où on voulait désober, Alexis est perplexe et ne sent aucun courant d'air... Comme d'habitude, quand on veut montrer le potentiel d'un trou à quelqu'un, on trouve toujours que le courant d'air est moins fort que la fois précédente !!!

Un autre trou dans la salle du fond l'inspire tout autant. Quand à la petite galerie qu'il fallait dégager vers l'entrée, pour lui, cela n'a aucun intérêt. Et en prime, il nous confirme que les morceaux de roches cassés ne sont pas naturels... Génial, Alexis nous a tout détruit : nous ne sommes pas en première et ça ne continue pas...

Il ne nous reste qu'un espoir, une petite escalade vers l'entrée.Là encore, Alexis nous casse tout "Il doit y avoir une autre entrée, on voit des feuilles..." Il ressort donc chercher cette seconde entrée pendant que j'attends au fond du trou pour voir si ça communique. Quelques mètres au dessus de l'entrée en conduite forcée, il y a bien une deuxième entrée de la taille du poing. Pour Alexis, l'affaire est close même si Iban et moi, on n'a pas encore baissé les bras !!

On part donc sur le deuxième trou. D'après le GPS, il est vraiment très proche... à vol d'oiseau... Il faut en fait partir sur l'autre versant, en attaquant quasi tout droit dans la pente. Ça monte sec et pas de chemins en vue...



A l'entrée du trou, on décide de manger, avec une superbe vue sur la forêt d'Orion. On se rend bien compte que le terrain de jeu est immense !! Y'a encore de quoi prospecter et trouver de nouveaux trous !!!


Le temps commence a se gâter et on se dépêche d'entrer sous terre. L'écart de température est impressionnant !!! C'est vraiment un trou chaud. Et tout de suite, un choix s'impose, à droite ou à gauche. Je décide de partir sur la gauche. Le caillou est péteux, ça n'a pas l'air d'être du calcaire. Il faut faire vraiment gaffe, les prises nous restent dans la main. On suit une diaclase. La suite pourrait être en bas, mais ça semble étroit, même si les cailloux que l'on balance nous montre que ça part loin... Mais bon, encore faut-il arriver à trouver du bon caillou pour planter des spits.


On retourne à l'entrée et on prend la branche de droite, en se disant que ça se rejoindra peut-être. L'entrée est vraiment boueuse et on doit ramper un peu, histoire de se pourrir complètement !! Rapidement, on se retrouve bloqué par un puits... Et quand on balance les cailloux, ça va loin !!! Je dirais dans les 25 à 30m minium.

Par contre, on se rend bien compte qu'on est en première et que le trou est neuf !! Il y a un sacré ménage à faire !!! Avant d'aller plus loin, Iban plante un premier spit. On se moque presque car il galère à trouver du bon rocher et il met du temps à planter son spit. A sa décharge, le rocher est très bizarre, ça sonne creux quand on sonde et le seul coin où cela semble bon, c'est très dur et on a du bourrage de spit...


J'essaye de planter le deuxième... Même galère, impossible de trouver du bon caillou... Du coup, on a trouvé le nom de ce gouffre : "Harri Txarrako Leizea" (le gouffre de la mauvaise pierre). J'en chie pour planter mon spit. A mi trou, je suis obligé de le changer... Mon spit n'a plus de dents, elles sont toutes bouffées par le rocher.

Alexis part ensuite sur la corde, on le laisse aller planter les spits suivants. Il fait un énorme boulot de purge. Il y a énormément de rochers -et de gros rochers- en équilibre partout. Une fois que c'est un peu plus propre, le trou a meilleure gueule. Quelques mètres plus bas, c'est sûr que ça va frotter. Alexis nous fait alors un concert sur caillou, chaque son étant plus bizarre que le précédent. Alexis est convaincu que ce gouffre n'a pas été creusé par l'eau, qu'il s'agit d'un trou tectonique...



Au bout de quelques minutes à galérer sans trouver de quoi planter un spit, on décide de faire autrement, au moins pour aller voir ce qu'il y a en bas. Je descends sur la même corde à la poignée pour aller faire une déviation humaine, et permettre à Alexis de descendre plus bas. Sur un palier, le rocher change un peu. Alexis arrive a planter laborieusement deux spits et il descend enfin. En bas, je ne vois plus sa lampe. Il est dans une salle d'assez grande dimension. Iban en profite pour aller dans l'autre branche jeter des cailloux. On n'entend strictement rien dans la salle, ça ne communique pas.


Malheureusement, dans la salle, Alexis ne trouve aucune suite apparente. Dommage. Il remonte mais nous gardons espoir (enfin, Iban et moi, Alexis nous disant depuis le début que ça n'ira pas loin car ce n'est pas du calcaire et que ce n'est pas un trou creusé par l'eau !!) car il y a encore une galerie à voir et un puits d'une vingtaine de mètre à descendre !!

On gardera ça pour une prochaine fois, il commence à se faire tard et la météo commence à se gâter (il a même grêlé !!!). Et il y a quand même une bonne marche de retour...

Une fois dehors, on se rend compte que le trou est vraiment très gras !!! On sort bien pouilleux !!


 A la voiture, nous ne comprenons pas... Trois cartouches d'encre d'imprimante nous attendent sur la voiture... On aurait préféré des bières, mais Serge qui passait par là n'avait que ça sous la main...














samedi 8 février 2014

The Trou Manchot 07-02-2014

Alexis et Iban sont allés prospecter jeudi du coté du ravin d'Orion (le Chevreuil nous inspire tellement confiance qu'on commence tous à chercher ailleurs !!!). Ils sont revenus avec deux ou trois nouveaux trous sympas à voir, non topographiés, non répertoriés... De la première ???

Ni une,ni deux,on y retourne avec Iban ce vendredi après midi. Direction le trou de la conduite forcée, vu qu'il n'a pas encore de nom. Le temps de manger tranquille chez Virginie et Iban, le temps de batailler avec les GPS de rando (d'après mon GPS, le trou se trouve à 5684 km d'ici, puis alternativement dans le Caucase, en Espagne, en plein milieu de la Méditerranée, pour finir chez Poutine à Sotchi...On va oublier mon GPS aujourd'hui... Faudra vraiment que j'apprenne à m'en servir), on se retrouve au club vers 15h30...

On hésite à prendre le rouleau de 200 m de corde prévu pour le Béhia... On est sûr que ce nouveau trou va donner et qu'il va tomber dans le Behia, autant s'en servir tout de suite. Au final, on restera modestes et on ne prendra qu'une corde de 40 m, une de 19 m, le perfo... (oui, on est quand même hyper optimiste !!).



La marche d'approche est assez courte mais allez suivre un cabri excité à l'idée de faire de la première !!! Heureusement que je ne fume pas, sinon, j'aurais craché mes poumons à suivre la machine Iban... On arrive enfin à l'entrée du trou... Normal, il est 16h... C'est tout à fait normal de commencer une sortie spéléo à cette heure là.

On a beau regarder, pas de marquage ni de spits... Serait-on en première ? Le temps que je plante deux spits, Iban se prépare. Je ne vais quand même pas lui piquer sa première... En plus, c'est étroit et, comme d'habitude, je suis sûr que ça va bloquer au bout de 10 m... Quoiqu'il y a quand même un énorme courant d'air aspirant...



L'entrée est une très jolie conduite forcée. Arrivé en bas, j'attends le verdict toujours connu d'Iban "ça cutte"... Mais non, il me crie qu'il va jeter un coup d’œil... Il revient hyper excité. "Il faut que tu viennes !!!" "Mais ça continue ?" "Viens voir par toi même, il faut que tu vois ça !!!"

Je m'engage à mon tour. C'est quand même assez étroit et, même si elle n'est pas indispensable, je sens que je vais aimer la corde à la remontée !!

Arrivé en bas, j'hallucine à mon tour !! Ça devient large, et surtout, ça part dans tous les sens... y'a une galerie énorme à gauche, une en face, une à droite, il y aurait une petite escalade en haut !!! Et surtout, il n'y a aucune trace !!! OH PUTAIN, on est en première et ça part dans tous les sens !!!



Iban n'a pas voulu trop continuer, il préfère m'attendre pour partager ce plaisir !!! On désescalade 2 mètres, on regrimpe deux ou trois mètres et on repart dans la galerie la plus vaste. Iban est excité comme une puce (Virginie me dicte dans le dos, et vu qu'elle cuisine, j'ai pas trop le choix) !!! (bon, ok, je le suis aussi mais j'essaye de garder la tête froide... je vais me réveiller !!!). Iban m'avait promis de la première et il m'accueille dans toutes les langues "Bienvenue, biendenido, Ongi Etorri, bem-vindo, bamukelekile, добро пожаловать, 歡迎 ..." Je ne lui connaissais pas ce talent !!!



On arrive dans une énorme salle, avec encore 3 ou 4 galeries qui partent dans toutes les directions... Un puits, 2 ou 3 petites escalades... La première escalade ne donne rien. Les autres semblent un peu scabreuses... On va plutôt tenter le puits... Mais bien sûr, on a laissé le perfo et la deuxième corde en bas de la conduite forcée. Dans ce puits, un petit détail me chiffonne... Un amarrage naturel a été cassé pour que l'arête ne soit plus vive... Et un bout de caillou qui aurait pu bloquer a été cassé... C'est louche et on commence à déchanter...

En revenant chercher le matos, on en profite pour voir les autres galeries qui partent dans tous les sens. On repart voir la galerie qui partait en face. On arrive rapidement à une étroiture... bien étroite... Iban se dessape et ça passe... Moi, par contre, j'ai beau forcer, ça ne passe pas... C'est ça d'être baraqué, les épaules ne passent pas... Cette étroiture est tout de même louche, on se demande si ça n'a pas été creusé... Le temps que j'essaye de creuser pour passer mes larges épaules de grimpeur dans le 8b, Iban continue dans la galerie. Je suis sûr que si j'avais été manchot, je serais passé !!! Du coup, on appellera ce trou "The Trou Manchot"... (j'espère que vous aurez vu le jeu de mot !!! Bon, OK, c'est pourrit mais on n'a pas mieux !!)



 Il revient me voir. "en fait, ça rejoint la grande salle où on était". "Je suis en train de creuser pour te rejoindre"... Je trouve bizarre qu'il me parle de si près et que je ne vois toujours pas sa lampe... Ah mais je comprend, il a fait le tour et il est derrière moi !!!

On prend le perfo et la deuxième corde et on repart vers le puits. On en profite quand même pour revoir toutes les galeries... Ça se recoupe dans tous les sens, ça sera un plaisir de faire la topo !!! Au moins, on verra s'ils sont précis, grâce aux bouclages !!

Iban plante un spit pour le dernier puits et je pars le premier à l'aventure, dans ce puits inexploré, aux confins des limites du monde connu, sans savoir ce qui m'attendra en bas, une énorme salle, des peintures rupestres, des monstre aveugles et dépigmentés,  des vestiges de l'Atlantide, Jules Verne en caleçon... ??? En fait non, ça bloque au bas du puits... Un mince filet d'eau continue, avec un gros courant d'air... Iban me rejoint et on convient qu'il serait peut-être utile de faire un peu de désob... C'est même presque plus prometteur que le chevreuil...



L'heure commence à tourner et on pense avoir tout vu... On ressort, non sans se se (me) faire chier dans la conduite forcée de l'entrée... J'en connais certains qui vont vouloir élargir tout ça !!!



Une bien belle petite sortie où on n'aura toujours pas résolu cette énigme ; sommes-nous en première ? Aucune trace, pas même une trace de boue sur les parois de l'entrée... A croire qu'ils passaient sans toucher les murs... A l'époque, ils devaient utiliser des enfants anorexiques pour l'explo, ce n'est pas possible autrement !!!

mercredi 5 février 2014

Ski de randonnée : Retour à Barlagne 02 février 2014

Le samedi 1er février, on tente le coup avec Stan. Malgré le temps pourri et la pluie à basse altitude, on pense qu'il y a peut être possibilité d'avoir un bon plan à Barlagne, avec une bonne couche de poudreuse...

Mais plus on monte, plus on se rend compte que la limite pluie neige a l'air très haute... Au départ de la rando, il fait toujours chaud, entre 5 et 7 degré et il pleut encore très fort... On n'est pas trop tenté de se tremper la gueule pendant une heure pour trouver enfin de la bonne neige... Tant pis, il faut savoir renoncer...

On retente donc le coup le dimanche matin... La météo est meilleure, il a neigé toute la nuit et la limite pluie neige est bien plus basse... D'ailleurs, aujourd'hui, plus on monte, plus on se demande si on va arriver jusqu'au départ de la rando en voiture... A 600m d'altitude, il commence à y avoir une bonne petite quantité sur la route... Au moins, c'est sûr, on va se régaler !!! Comme d'habitude, je laisse conduire Stan qui assure plus que moi sur la neige...

Au départ de la rando, on voit qu'on n'est pas les seuls à avoir eu cette idée. Déjà plusieurs voitures. Une dizaines de personnes partent devant nous. Au moins, ils nous feront la trace. Il y a déjà une belle couche et il neige encore à gros flocons. On pourra peut-être descendre jusqu'à la voiture sans toucher de cailloux.



Cette sortie, ça sera aussi l'occasion d'utiliser mon nouveau joujou de Noël, mon gps de randonnée. On a repéré sur la carte des plans B qu'on compte bien reconnaître, pour les jours où il y aura vraiment trop de monde à Barlagnes.

Dès les premiers mètres de montée, je sens bien que je vais vraiment en chier aujourd'hui... Aujourd'hui, je ne pense pas que l'on se fera la montée trois fois !

On rejoint rapidement le groupe qui était devant nous. On décide d'aller voir notre plan B dès la montée... Mais pour ça, encore faut-il savoir se servir du GPS... Bon, je ne maîtrise pas encore toutes les options... Tant pis, on rejoint la trace normale...



Malgré le fait que j'en chie comme jamais, on double rapidement tout le monde et Stan ouvre donc la voie en faisant la trace. En passant par la forêt, c'est beaucoup moins raide et on brasse moins de neige... Arrivé en haut, on se dépêche vite d'enlever les peaux et de descendre avant tout le monde... Ça aurait été dommage de faire la trace et de brasser autant de poudreuse pour se faire voler les joies de skier une poudreuse vierge à la descente.

Bizarrement, j'en chie aussi à la descente... Il y a vraiment une grosse quantité de peuf... Mais je n'ai pas farté mes skis depuis des années et ça se sent... La neige est vraiment collante...

Stan commence à faire mumuse avec les bosses... Au final, la descente est tellement bonne, et tellement courte, que malgré la grosse fatigue, j'accepte qu'on remonte pour s'en refaire une...

La montée se passe mieux, la trace est bien nette maintenant.... Jusqu'à qu'on se plante de trace et qu'on suive les traces d'un gars qui a pris nos traces de descente comme traces de montée... Tout simplement ignoble... Autant tracer tout droit dans la pente...

 
 
En haut, je suis dans un tel état de fatigue qu'on s'arrête pour manger un peu. Ce coup ci, c'est sûr, ça sera la dernière descente... Il y a du monde en haut et, comme beaucoup le savent, on aime pas les gens quand on est en montagne... On mange vite et on s'empresse de redescendre.

Dès les premiers mètres, j'ai une sensation bizarre... C'est pas possible, j'ai dû oublier d'enlever les peaux !!! Je ne glisse pas... Stan veut repérer une nouvelle ligne de descente. Pas de trace, mais des virages à enchaîner plus rapidement. C'est une horreur pour moi, impossible de faire un virage. La neige colle sous les skis, aucune glisse... J'ai les cuisses en feu, j'ai mal partout, c'est ignoble... J'arrive quand même à descendre tant bien que mal pour rejoindre Stan.



L'explication est vraiment toute simple... Sans fart, j'ai une couche de neige de quelques centimètres collée sous le ski. Ça ne m'étonne pas que je ne glisse plus !!! Stan me passe un coup de lingette magique sous le ski, un produit sensé farter les semelles.

Je sens nettement la différence et sur une centaine de mètres, j'en arrive même à éprouver presque un peu de plaisir en enchaînant les virages... Quand j'arrive au niveau de Stan, je le trouve affalé dans la neige, blanc de haut en bas... Il a voulu prendre une bosse à vive allure et s'est crashé en bas... Dommage qu'il n'ait pas eu de Go Pro, elle avait l'air d'être sublime cette gamelle !!!

 

On arrive dans la portion chiante, avec la piste étroite dans la forêt avec souvent pas mal de caillasses... Là, ça y est, mes cuisses ont rendu l'âme et le fart est à nouveau parti... Plus de glisse, impossible de négocier un virage... Je sens que ça va mal se finir tout ça et je préfère déchausser... On n'est plus très loin de la voiture et ça ne présente plus aucun intérêt sur les skis...

Stan, lui, se le sent et continue en ski... 150 m  plus loin, je le trouve à nouveau étalé dans la neige, les skis déchaussés... Il a encore pris une énorme gamelle !!! Un caillou, ski bloqué, déchaussé et chute un ou deux mètres plus loin... Maque de bol, il a pété une pièce de sa fixation... On finira tous les deux à pied... Je sens que j'ai bien fait de déchausser...

Arrivé à la voiture, on se rend quand même compte qu'on s'est fait 1450 m de dénivelé dans une neige loin d'être simple à skier, aussi bien à la montée qu'à la descente... C'est peut être pour ça qu'on se sent lessivés !!