L’année dernière, j’avais commencé la slackline et j’en
avais acheté une de 40
mètres dans un seul et même objectif : traverser
les gorges d’Olhadubie, à côté de la passerelle d’Holzarte, sur une highline,
dessus de préférence… Je m’étais donné deux ans, en m’entraînant plusieurs fois
par semaine. Les choses ont faîtes que l’entraînement est tombé à l’eau, même
si le projet trônait toujours dans ma tête…
Ce week-end du 15 août, un peu par hasard, par
l’intermédiaire d’Alex, un copain à Laetitia et à Huski, j’apprends qu’une
équipe de Toulouse vient ouvrir une highline à Holzarte… J’enrage intérieurement !!!
C’est trop tôt !!! Je me dis que je
suis bien trop nul en slackline pour qu’ils me laissent l’essayer. Je
m’en veux vraiment de ne pas avoir continué à m’entraîner…
Le vendredi, en sortant de la Verna, il est trop tard pour
monter les voir à Holzarte. Par contre, le samedi, une fois le canyon
d’Althagneta fini, je monte en vitesse les voir. Alex vient de me dire qu’ils
viennent de finir de tendre la highline.
De peur d’arriver trop tard pour voir ça, je monte en
courant à la passerelle, essoufflé, à la limite de la surchauffe… Pas grave,
l’excitation me fait accélérer ! Alex m’a dit de prendre un baudar
d’escalade, au cas où, bien que je n’y crois pas des masses.
Quand j’arrive à la passerelle, le spectacle me coupe le
souffle !! Je n’ai jamais vu de highline en vrai ! De voir ce
funambule, 20 mètres
sous là passerelle, dans ce décors que j’ai toujours connu, presque un lieu de
pèlerinage pour moi… En fait, pour une fois,
je n’ai pas de mot pour décrire ça !! Ca prend aux tripes et je
m’en veux encore plus de ne pas savoir faire de slackline… Je rigole aussi
intérieurement de petites choses. Ils ont installé des cordes pour descendre
voir les grottes dans la
falaise. Depuis le temps que je me disais qu’il faudrait
aller voir… Bon, maintenant, grâce à eux, je sais que ça ne va pas loin…
L’inverse m’aurait étonné…
On m’avait dit qu’il y avait une équipe de 4 toulousains. Ce
que je découvre, c’est une équipe bien plus grande, composée de toulousains, de
marseillais, de basques, de palois… Je pensais qu’ils se connaissaient tous et
je découvre au fur et à mesure que beaucoup se connaissent depuis deux jours
seulement.
Je me rends compte que j’ai devant moi ceux qui font les
films de highline que j’ai souvent vu sur Internet en me disant « wahou, le
truc de fou !! Jamais je ne pourrais faire ça ». Au fur et à mesure
des discussions, je me rends compte des trucs de malade qu’ils ont fait :
base jump (et même the best jump, comme dirait certain), pendules de 200 m, highline avec 1000 m de gaz sous les
pieds… Et pourtant, ils sont d’une simplicité désarmante, répondant aux
questions de tous, des personnes hyper accessibles et loin d’avoir la grosse
tête !!!
Ils sont en train de monter un saut pendulaire. Là, je me
rends compte que ce sont loin d’être des gens qui font n’importe quoi, comme
beaucoup aimerait le laisser entendre. Ils connaissent leur matos, les limites,
les techniques à employer… Ils sont ultra professionnels. Tout est
systématiquement doublé…
Deux personnes sautent. C’est énorme !!! Et j’hallucine
quand ils me proposent de sauter aussi !! Je ne les connais que depuis 1h30 mais ça ne change rien, c’est
presque naturel. Une fois de l’autre coté du garde fou, l’adrénaline monte. Les
autres me mettent la pression en me criant des « back flip, back
flip » … Non, pas cette fois… Cette fois, on va se contenter de faire une
grosse balançoire, les mains bien accrochées à la corde… Prochaine fois,
promis !!
La sensation du pendulaire ? Tout simplement
énorme ! Quelques instants de chute libre à se dire « mais merde,
elle se tend quand cette corde ». Sensation extra !!
Après, il faut remonter sur corde… Loin d’être simple, avec
un baudar d’escalade, pas de torse, le tout mal réglé, sur corde dynamique… On
est loin du « confort » de la remontée sur corde en sépélo.
Arrivé en haut, ils me disent qu’il faut ressauter… J’ai
oublié Huski !! Ils entrent complètement dans mon délire et équipent Huski
d’une Go Pro et filment son pendulaire !!! Un professionnalisme dans
l’équipement, mais une âme de gamin !!! J’adore !!
La nuit arrive et nous redescendons. La descente se fera à
la lumière de mon portable, n’ayant pas pris de frontale… En bas, j’ai un peu
le vague et l’âme… Je serais bien resté avec eux finir la soirée et passer la nuit. Mais tout mon
matos de canyon macère dans la voiture et il faut que je prépare la sortie
canyon du lendemain. Je vais revenir les voir demain de toute façon.
Le lendemain, par chance, le canyon est assez court. Vers 15h, je remonte encore
une fois en courant, ne voulant pas arriver trop tard. L’ambiance est encore
meilleure que la veille, même si le spectre du départ et de la fin du week-end
planent sur les têtes.
Avant de démonter la highline, ils nous laissent descendre,
Angélique (oui, je commence enfin à connaître les prénoms) et moi, pour faire
un peu de tyro sous la slack.
Pendant qu’Angélique fait le cochon pendu, 130 m de vide sous la
tête, je regarde un peu l’installation. Sincèrement, je suis content que ce
soit cette équipe qui ait ouvert cette highline. Une équipe géniale. Je réalise
que jamais, avec nos moyens et nos techniques de spéléos, nous n’aurions pu
faire ça… Nous n’aurions juste pu monter qu’une vulgaire tyrolienne… Les
techniques se rapprochent plus du levage et du bâtiment que de l’escalade et de
la spéléo. C’est
vraiment un savoir faire à part.
Angélique me laisse la place. Chacun longé
à notre amarrage, on se marche un peu dessus mais on arrive à échanger nos
places. Et là, sur la slack, que du bonheur. Je n’essaye même pas de marcher,
et je n’ai même pas la prétention de tenter de me lever… Juste me pendre par
les pieds, avec ce vide sous la tête, ça me suffit largement pour cette fois…
Et ça me motive à reprendre sérieusement la slack.
Une fois remonté, ils démontent la slack… Petit pincement au
cœur… A la descente, les sacs à dos sont lourds… Il y a pas mal de matos à
porter !!!
En bas, une dernière bière avant le départ. Je me sens
réellement comme un con de n’avoir rien à leur offrir, même pas une bière. Je
paye donc ma tournée à Logibar, chose bien dérisoire au vu de ce qu’ils m’ont
offert !! Ca me permet aussi de les garder un peu plus ici, de prolonger
un peu ces super moments !!!
J’espère que cette highline n’est qu’un début pour moi, que
je vais rapidement les revoir, et que d’autres aventures humaines et sportives
suivront avec cette équipe !!!
Encore un énorme merci à tous, et à charge de
revanche !!! Y’a encore plein de highlines à poser ici !!! Et un grand merci à Baphuc Truong pour ses photos !
Aupa Gilen,
RépondreSupprimerImpressionnant!!
Tu n'as pas de photos des amarrages et du système de mise en tension ?
Fred
Aupa Gilen,
RépondreSupprimerTu n'aurais pas des photos des amarrages et du système de mise en tension de la Highline ?
Fred
Non, je n'ai même pas pensé à le prendre en photo !!! J'étais concentré sur la highline... Promis, à la prochaine, je pense à toi.
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