La malédiction nous suivait… Ou était ce Lætitia ?
Mais chaque fois que nous partions pour plusieurs jours, en dormant dans la
voiture, ou chaque fois que nous allions en vallée d’Ossau, nous prenions la
pluie… Ça avait commencé en Sierra où on avait pris l’orage tout le week-end… Ça avait continué en Ossau, où on n’avait même pas pu mettre le nez dans un
canyon pour finir y’a environ un mois, dans le canyon du Bious-Gabas, à devoir
s’échapper du canyon, sous un orage de pluie, qui s’est vite transformé en
grêle !!
Mais bon, quand on est têtu, on ne renonce pas si vite. On
repart donc pour la vallée d’Ossau. Ce coup ci, la météo semble favorable. Au
programme, on décide de refaire le canyon de Bious Gabas (il faut bien le finir),
d’enchaîner avec la via ferrata du Sciala, dormir par là dans la voiture, et
finir le vendredi par de la spéléo à la Verna, la météo étant incertaine. Du
coup, la voiture déborde !!! Parce que bien sûr, on aussi prit la
slackline et tous le matos d’escalade, sait-on jamais !!
Arrivé à Gabas, on voit que le canyon est hyper fréquenté.
Beaucoup de professionnels y bossent dedans, les autres canyons du secteur n’étant pas forcément en super condition
suite aux quantités de neige monumentales de cet hiver.
A l’entrée du canyon, bizarrement, on retrouve le même
moniteur d’aventure chlorophylle que la dernière fois. Quand je l’avais appelé
pour avoir des infos, j’avais prétendu que je m’entraînais pour passer
l’initiateur (chose pas tout à fait juste vu que ça sera dans un an…). Mais du
coup, la crédibilité en a pris un gros coup… J’équipe le premier rappel, je
descends en suivant pour aller chercher le deuxième relai et ainsi faciliter
les choses à Lætitia et lui éviter de rester à attendre dans la vasque, la
laissant s’équiper seule en haut et faire la manœuvre de rappel. Alors que ça
fait un moment que cela ne lui pose plus de souci, elle se plante et met le huit à l’envers, devant à nouveau défaire et refaire… Bien sûr, le
moniteur d’aventure chlorophylle arrive à ce moment là, juste pour me faire
remarquer qu’avant de passer l’initiateur, je ferais mieux de lui apprendre à
mettre un huit… Ca met tout de suite de bonne humeur…
On arrive rapidement au toboggan de 7m. La dernière fois, on
avait cherché un peu par où passer, avant de se prendre l’orage. Maintenant que
je sais que c’est un toboggan, plus d’hésitation. On se le refait deux fois
pour le plaisir.
Les cascades suivantes sont sympathiques, sans grande
difficulté. Du coup, je laisse Lætitia équiper, histoire qu’elle se fasse la
main !! Quelques petits passages un peu plus encaissés, un petit saut, et
on arrive rapidement à la sortie. Petit canyon d’initiation tranquille, à faire
à la demie journée pour enchaîner sur autre chose.
Comme on n’a toujours pas pris la pluie, et qu’elle ne
semble pas se préparer pour la soirée, on va profiter. On monte rapidement au
Sciala pour attaquer la via ferrata. Le casque mouillé n’est pas super agréable
mais bon, on n’a qu’à pas enchaîner les activités aussi.
Les fois précédentes, je n’avais jamais fait les parties
dans le canyon. C’est l’occasion de tester. C’est bien sympa, petite ambiance
canyon. Mais du coup, c’est humide et glissant et Lætitia me fait une belle
frayeur… Les deux pieds partent en vrac, plaquée contre la paroi, par les bras…
Heureusement qu’elle est têtue et qu’elle ne lâche jamais… Elle va encore avoir
des bleus et son copain va encore dire que c’est de ma faute !!!
Deux mètres plus loin, c’est moi qui fait ma connerie…
Depuis le temps que Laëtitia me dit de changer mes gants pourris et troués… Un
gant se coince dans un morceau de câble par un des trous… Main bloquée,
impossible d’enlever le gant, impossible de le déchirer, suspendu par l’autre
main… comme un con en gros… Obligé de revenir en arrière, suspendu par un bras…
Bon, on a fait tous les deux notre connerie, j’espère que c’est fini !!
Après le pont népalais, nous attaquons la falaise. L’ambiance
change, on se rapproche plus de l’ambiance falaise… En gros, cette via ferrata,
c’est fait pour ceux qui ne font pas de canyon mais veulent connaître l’ambiance,
et ceux qui ne font pas de grimpe mais veulent connaître l’ambiance… Qu’est ce
qu’on fait là alors ?? Lætitia est tellement à l’aise qu’elle en oublie
qu’il y a des barreaux pour l’aider
Dans la partie déversante, on rigole un peu moins, d’autant plus
qu’on a rattrapé un couple et qu’on doit patienter dans de mauvaises positions…
On en profite pour repérer dans la vallée un superbe site pour dormir… prairie
herbeuse, cours d’eau, calme...
La partie en dévers passe sans trop de souci. Les plus gros
soucis, Lætitia les aura sur le chemin du retour, avec une corde à nœud…
Décidément, elle n’aime vraiment pas ça !!
De retour à la voiture, on arrive à retrouver assez
facilement notre fameux site pour dormir… Bizarre, on ne s'est même pas paumé !! Ça semble sympa… Mais, dès qu’on sort
de la voiture, on se fait dévorer par les taons… Tant pis, le coin était sympa…
On finira par dormir, comme la horde de touriste, à Laruns, au bord de la
rivière, entre deux camping car…
Même si ce n’est qu’une voiture aménagée avec les moyens du
bord pour dormir dedans, on trouve qu’on est relativement bien !!! Ce n’est
pas un camion mais notre sens de l’organisation compense le manque de rangement !!!
On est loin des débuts en voiture en Sierra !!!
Le lendemain, le réveil est difficile… Pas envie de bouger.
Vers 9h, j’émerge enfin. Dire qu’on devait se lever tôt pour aller à la Verna. On
n'arrivera là bas que vers midi… Dire qu’on voulait monter à Holzarte après la
spéléo, pour aller voir des slackliners… A priori, c’est râpé pour aujourd’hui…
On récupère la clé et on nous autorise à monter quasiment
jusqu’en haut en voiture… C’est déjà ça !! Mais les 500 derniers mètres
donnent vite chaud !!! Avec le courant d’air du tunnel, c’est un coup à
chopper la crève !!!
Dans la Verna, on profite de l’éclairage d’une visite… C’est
vrai que c’est grand !!! Je choisis un chemin au pif pour descendre sur la
plage de galet… Pour une fois, j’ai été bien inspiré. Et on attaque l’escalade
de 80 m d’Aranzadi.
Comme je n’avais pas pris de baudar spéléo pour Lætitia, je
me retrouve avec un baudar canyon, un vieux croll, un torse bricolé, et pas de
descendeur spéléo… Mon équipement a vraiment belle gueule !!!
Heureusement, y’a une corde en place et ça se remonte
facilement. Le plus chiant, c’est de remettre le protège corde… A un moment
donné, je ne vois plus rien… MERDE, je dois avoir l’éclairage en panne, en
pleine escalade… Ah ben non, ils ont juste éteint les lumières dans la salle…
Là, on se sent vraiment seul et on comprend les premiers spéléos qui ont cru
être sorti dehors en pleine nuit !!!
Au balcon d’Aranzadi, on décide de manger. De toute façon,
il est tard et on va vite redescendre. En arrivant à midi, on ne pouvait
espérer plus…
La descente au huit se passe mieux que prévu !!! C’est
même mieux qu’avec mon descendeur spéléo… Les poulies étant usées, Lætitia
galère avec mon descendeur… Ça fait même autobloquant !!
Arrivé en bas, on veut éviter de redescendre complètement et
on veut aller voir la cascade. On ne s’était pas encore paumé, ce n’était pas
normal… Chose faîte maintenant !!! On bute plusieurs fois sur la cascade
et ça ne passe pas… Obligé de redescendre… Une fois presque arrivé à la plage
de galet, on trouve enfin le chemin de la remontée.
On attrape à nouveau la crève dans le tunnel et on arrive
enfin dehors… pas d’orages comme annoncé, mais ça se couvre… Il est trop tard
pour aller à Holzarte de toute façon !!
Arrivé à la voiture, changé, prêt à partir, je me rends
compte que j’ai oublié la clé du tunnel en haut… Je suis bon pour remonter en courant, en
espérant croiser un fourgon pour me prendre au retour… En haut, ils ont pitié
de moi et me redescendent avec les touristes…
Bien sympa d’alterner les activités sur deux jours… grosse
sensation de vacances !!! Et le week-end ne fait que commencer… par
contre, le soir, quand il faut tout ranger, nettoyer, faire sécher… c’est plus
pareil…
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