Pour la troisième fois en un mois, nous retournons au Behia.
Nous descendons à 3 avec Alex et Théo, avec divers objectifs selon le temps, l’envie
et la motivation. Cet après midi, une autre équipe, Eric, Luc et Philippe L,
descendra pour faire des photos et du tourisme.
Pour une fois, nous arrivons à partir assez tôt. Au club,
nous préparons les kits, avec perfo, cordes dynamiques, étriers, cordes
statiques etc. On va aller se faire plusieurs petites escalades…
Nous entrons avant 11h dans le trou. C’est à noter car il
s’agit vraiment d’un exploit ! Avec Théo et Alex, je suis plus habitué à
entrer vers midi !
La descente se passe pas trop mal (même si on galère
toujours sur ce fameux passage avant le P72). Les deux autres font des progrès
dans les manips de cordes et on avance bien plus vite que les fois précédentes.
Au passage, je repère encore des escalades à faire à droite à gauche dans les
puits… Je suis sûr qu’il y a encore des choses à voir sans aller au fond !
On part sur un premier objectif, toujours le même, celui
qu’on avait repéré avec Alexis il y a 2 ans au moins, la première fois qu’on
était descendus au Behia. Au fond de la salle des Pas Perdus, nous avions repéré
une galerie qui continuait, assez grande, mais avec une pente qui semblait
craignos sans équipement…
Alors, je ne sais pas si c’était la fatigue, ou ce que nous
avions bu, mangé, fumé, sniffé… ou si entre temps on a changé d’éclairage ou si une
faille spatio temporelle s’est ouverte… mais arrivé sur place, il y a bien une
galerie qui monte et qui donne envie… Mais y’a des traces partout et surtout,
ça se monte sans corde, et ce n’est pas craignos… Du coup, on arrive rapidement
en haut pour voir que ça cutte dans tous les sens…
On décide donc de retourner au réseau du Leize Mendi (pas du
tout sur notre route du bivouac) pour attaquer l’escalade. Mais, quelques
mètres plus loin, on trouve rapidement un actif qui se jette dans un puits… Je
me souviens que certains avaient descendu ce puits. Alex commence à aller voir
d’où vient cet actif. A priori, c’est pénétrable.
On vient le parer pour une petite escalade sur rognons de
silex merdiques et il continue… On l’entend forcer et se contorsionner dans
tous les sens pour passer… ça a l’air étroit et peu appétissant tout ça. Mais
d’après lui, ça s’élargit et ça continue… On décide donc de le rejoindre. On
laisse les kits en bas, jugeant que si ça continue, on reviendra les chercher.
On avait donné le surnom de Passe Partout à Alex… Il ne l’a
pas volé !! Rien à faire, moi, je ne passe pas !! J’ai beau enlever
tout ce que j’ai sur moi, mon gros cul bloque dans tous les sens. Bien sûr, le
marteau est resté en bas !! Du coup, c’est à coup de silex qu’on élargit
l’ensemble… Pour arranger les choses, tout ça se fait dans un petit actif, le
filet d’eau ayant toujours tendance à couler là où il ne faut pas… Après
plusieurs tentatives, plusieurs élargissements, Théo et moi passons enfin.
Derrière, une autre petite escalade sur silex foireux. A se
demander si quelqu’un est vraiment passé par là, vu la quantité de rognons de
silex que nous faisons tomber !! Et même quelques blocs en équilibres
précaires…
Une fois cette deuxième escalade passée, à nouveau un
passage étroit… Même Passe Partout en chie pour passer. Derrière, ça continue
d’après ce qu’il dit… On a beau essayer d’élargir, ici, ce n’est pas si simple.
En se contorsionnant, en forçant dans tous les sens, en passant quelques
centimètres avant, Théo et moi arrivons enfin à rejoindre Passe Partout, rebaptisé
pour l’occasion Passe Muraille !!
Et derrière, ça continue. Une escalade un peu plus haute ce
coup-ci… Mais là, aucune prise, aucun rognon de silex… Pas le choix, il faut
grimper en artif… Ici, soit les gars ont fait tomber tous les rognons de silex,
soit personne n’est jamais venu… Bien sûr, tout le matos est resté derrière
deux passages étroits et ingrats, et deux escalades foireuses…
On fait donc demi-tour, avec l’idée d’aller chercher tout ce
qu’il faut pour revenir faire cette escalade… Les contorsions dans les passages
étroits auront raison de notre motivation… Une fois en bas, on se dit qu’on
reviendra une autre fois… Direction le réseau du Leize Mendi pour l’escalade du
puits remontant.
Théo commence à nous montrer son excellent caractère !!
Il râlerait presque plus que moi, c’est pour dire… Une histoire de croll tout
pourri mal conçu et qui bloque la corde au lieu de l’avaler… Superbe idée de
tester du matos sur une sortie à -500… On n’aura pas l’air con le dimanche à la
remontée !! On bricole un truc avec un mousqueton et c’est reparti.
Dans la conduite forcée, on apprécie le passage qu’on
s’était élargi la fois précédente. Au moins, plus de galère à ramper avec un
angle à 90° au milieu… juste avant le puits remontant, nous faisons un peu de
ménage vu qu’il faut marcher à 4 pattes sur un plancher stalacmitique à moitié
cassé et fissuré, avec des morceaux qui ne demandent qu’à partir… Comme nous
allons revenir souvent ici (et que ça deviendra la nouvelle entrée et sortie),
il vaut mieux sécuriser un peu tout ça.
Dans le puits, c’est toujours un peu arrosé. Les autres ne
sont pas hyper motivés alors je me colle à l’escalade, assuré par Théo (qui
prendra l’eau pendant de longues minutes) pendant qu’Alex part à droite à
gauche explorer un peu. Il y a notamment une conduite forcée qui part, à
environ 2 mètres de haut. Ca passe par-dessous, puis par-dessus, à tel point qu’Alex
se paume un peu, tourne en rond et croit avoir trouvé une nouvelle galerie alors qu'il est revenu à son point de départ.
De mon côté, je ne fais pas trop le fier sur l’escalade. Les
premiers points ont été durs à poser, avec notamment quelques goujons qui ne
serrent pas et tournent en même temps que la clé… De quoi donner confiance. Le
rocher n’est pas trop pourri, il est juste recouvert d’une couche de plusieurs
centimètres de boue, génial pour les appuis… Et c'est génial pour bien se pourrir en tapant à coup de marteau...
Après quelques points, je progresse un peu plus vite et
arrive vite à cours de dégaines, et surtout de plaquettes équipées de goujons.
Sur une légère margelle d’une vingtaine de centimètres, je prends plus ou moins
pieds (la margelle ayant la fâcheuse tendance de se réduire au fur et à mesure),
le temps pour Alex de me préparer de nouvelles plaquettes… Malheureusement, je
n’ai pas vu qu’il n’avait que des goujons plus longs… Le trou suivant est donc
trop court et impossible de mettre le point correctement… Ah tiens, c’est
nouveau, impossible même de sortir la plaquette…
Je commence à fatiguer, n’arrivant plus à tenir le perfo à
bout de bras. Je décide donc de faire un joli frac (qui frotille, faudra faire
gaffe en remontant) sur deux bons spits, avant de redescendre. Il est déjà pas
loin de 20h et on se dit qu’il est peut être temps de rejoindre les autres au
bivouac. Tant pis, on n’aura pas fini cette escalade mais on a bien fait les
deux tiers.
En allant au bivouac, on se rend compte qu’il y aurait des
escalades à faire dans tous les sens… Je me rends compte que je dois faire de
plus en plus de spéléo le nez en l’air !!!
On arrive au bivouac vers 9h. Luc est déjà allongé, prêt à
dormir… La descente a été un peu rude parait-il. La soupe et l’eau chaude sont
déjà prêtes. De quoi rapidement se réchauffer. Luc et Philippe partent
rapidement se coucher pendant que nous autres continuons la discussion autour d’une
petite fiole de Patxaran amenée par Eric. On parle mines, archéologie, et photos…
On se programme une sortie photos à la galerie des gours… Petit à petit, les
yeux se font lourds et on part tous se coucher…
L’avantage de dormir au Behia, c’est qu’avec le bruit de la
cascade, je n’entends pas Théo ronfler et Alex parler en dormant !!!
Le lendemain, Eric, Philippe et Luc remontent plus tôt. J’indique
à Eric où se trouve le shunt du réseau du LM, histoire de gagner une bonne
quarantaine de minutes et plusieurs passages chiants.
On part une bonne heure après. On avance assez vite jusqu’au
réseau du LM, ayant des kits peu chargés… A partir du réseau du LM, les choses
changent… On récupère tout le matos que nous avions abandonné… On va moins vite
du coup…
Et c’est parti pour les 400 m de puits… On remonte tranquille,
Théo rallant toujours autant. A force, je me rends compte que je commence à
connaître ces puits par cœur, à les faire plusieurs fois par mois…
On rattrape les autres dans les puits. Eric qui avait laissé
son matos photos à -300, en profite du coup pour faire pas mal de photos dans
les puits… Pour une fois, on aura de vraies belles photos qui ont de la gueule,
pas de vieux trucs tout flou ou tout noir…
A la sortie, un comité d’accueil nous attend avec les bières :
l’autre équipe qui était parti se balader à l’US101 et Alexis venu prendre l’air
avec Mathilde.
Retour au local pour nettoyer tout ça… Je sais, on se
répète, mais vive le canyon…
La prochaine fois, on la terminera cette escalade et on la
trouvera cette nouvelle entrée !!
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