Je ne sais pas comment il fait, mais Fred, quand il propose
une sortie, il fait toujours carton plein… Ce coup ci, comme ce n’est pas tout
à fait du canyon, et que c’est aussi de la spéléo, il arrive même à entraîner
des filles avec nous… Je crois que si on veut vraiment attirer du monde au
club, il va falloir faire deux choses :
- - Nommer Fred recruteur professionnel du club
- - Ne plus faire que du canyon sous-terrain
Comme l’objectif (inavoué) des membres du club est de faire
tous les canyons du nouveau guide « GORGES ET CANYONS, BEARN et PAYS
BASQUE », (je leur fais de la Pub… sait-on jamais, si après, ils nous
subventionnent !!! http://www.descente-canyon.com/boutique/produit/169/_Gorges-et-Canyons-:-Bearn-et-Pays-Basque
) nous choisissons une belle classique, la traversée de la Bidouze.
Iban, Virginie et moi avons dormi en camion sur le plateau,
quasiment à l’entrée du trou (voir l’épisode de la veille pour tout
suivre !!!). On s’imaginait déjeuner au soleil en attendant les autres…
Malheureusement, vers 5h du matin, la pluie a commencé à se faire entendre…
Vers 8h du matin, il pleut toujours… Dans ma tête résonne
encore le conseil du jeune sage (non, pas Serge, je parle d’Alexis !!!
Faut suivre !!) « Quand l’eau du ciel tombe en journée, dans la
Bidouze les pieds tu ne mets »… Je me décide à aller voir l’entrée… Pas
d’eau qui rentre dans la perte… En même temps, ça ne veut rien dire, l’eau
arrive surtout en amont, par une rivière souterraine, une fois engagé dans le
trou… Nous devions aussi poser une corde au niveau des échelles… Vu le temps,
je suis plutôt pessimiste et je me dis qu’on n’ira pas à la Bidouze… Et
surtout, il pleut et mes godasses prennent l’eau… Tant pis, pas de cordes…
En revenant à la voiture, je commence à ranger notre camp en
attendant que les deux marmottes se réveillent. Comme nous sommes dans un trou
paumé, nous décidons de prendre les voitures pour chercher un endroit où ça
capte. Pour info, le thermomètre de la voiture indique 6 degrés…
Au final, pour avoir quelques barres de réseaux, nous irons
quasiment jusqu’au HA4… Au téléphone, Fred est confiant et me sort le vieux
proverbe de l’ermite du cayolar d’Elsarre « si à l’entrée l’eau ne te
caresse les chevilles, la Bidouze ne partira pas en vrille… ». Ce qui est inquiétant
par contre, c’est qu’ils sont en chemin, et pas très loin de nous au final…
Nous qui voulions dormir là haut pour prendre le temps de déjeuner et larver au
soleil dans les voitures, c’est râpé… Ils arrivent en même temps que nous
au parking de la Bidouze… Tant pis, ils nous regarderont prendre le p’tit-déj…
Bien sûr, au moment où l’on part, la pluie redouble
d’intensité… Secrètement, j’espère que le vieil ermite n’était pas trop saoul
le soir où il a ressorti ce proverbe et qu’il n’a pas confondu avec cet autre
proverbe très connu « Quand la Bidouze part en vrille, ça fait mal aux
chevilles »…
On longe le poljé d’Elsarre, en gros, la dépression
karstique à fond plat sans écoulement aérien. On rentre sous terre par la perte
du ruisseau, un des points de soutirage des eaux du poljé. Le réseau souterrain
s’est creusé dans les calcaires massifs, faciès Urgonien (SI CA VOUS
GAVE , VOUS POUVEZ ZAPPER LE PARAGRAPHE, BANDE D’INCULTES !!!), de
l’Aptien supérieur (Crétacé… C’EST ASSEZ DIRONS CERTAIN), jusqu’à arriver au
niveau inférieur marneux (Aptien inférieur). Les marnes sont imperméables, et
la rivière souterraine, ainsi que les canyonistes, ressortent donc à ce niveau,
mouillés…
Ce paragraphe vous a été offert par le guide des
« GORGES ET CANYONS, BEARN et PAYS BASQUE », http://www.descente-canyon.com/boutique/produit/169/_Gorges-et-Canyons-:-Bearn-et-Pays-Basque Si vous voulez briller en public, le cadeau
idéal !!!
Revenons à nos canyonistes mouillés… Pas loin de l’entrée, à
l’arrivée d’eau, Philippe, Luc, Laetitia et moi décidons de remonter un peu
l’amont, en attendant les autres et pour voir le niveau d’eau… Enfin,
officiellement… Officieusement, c’est surtout qu’il parait que c’est très beau.
La voûte mouillante passe sans trop de souci, y’a encore de la marge. Laetitia
s’étonne : « c’est quoi cette mousse au plafond ? »…
Ca ? Euh, comment dire, ça veut juste dire que parfois, il ne vaut mieux
pas être là parce que ça siphonne…
Comme derrière ça ne suit pas, on décide de faire demi-tour…
Cet amont est bien sympa, il faudra revenir pour le faire jusqu’au bout, ainsi
que la deuxième traversée dont nous avait parlé le vieux sage (oui, je parle
bien de Serge ce coup ci).
Nous retrouvons les autres en train d’équiper la superbe
cascade de 18m. Fred nous éclaire au phare de vélo, pour essayer de faire des
photos sympas… De l’avis même de Fred, « Pour ce qui est de la qualité des
photos, c'est une fois de plus pas folichon chez moi, le critique d'art ne va
pas me louper... » Je ne vois pas de qui il parle…
Fred nous laisse, Iban et moi, équiper la suite. Comme on n’y
voit rien (pfff, c’est nul la spéléo, fait tout noir), on laisse passer Fred le
premier qui nous aide à ajuster les longueurs, à l’aide de son sifflet et de
son code : « Remonter : 3 syllabes, donc 3 coups. Bas : une
syllabe, donc un coup. Stop STOOOOOP : 2 syllabes, donc deux coups… »
A moins que je me trompe quelque part…
Bref, on arrive en bas sans trop de dommage… Les rappels se
rappellent, le siphon siphonne et les cascades cascadent… On arrive rapidement
dehors en moins de 2 heures… Ce guide topo est vraiment nul… Je n’aurais pas du
en faire la pub !!! Ils annoncent 4 heures !!! Du coup, on ne va même
pas manger dans le trou !!!
Dehors, comme y’a un con qui n’a pas fait l’effort de mettre
la corde en place, on ne passera pas par les échelles… Et c’est donc partie
pour une descente avant la remontée… On passera sur les figures de patinages
artistiques sur boue de certains et certaines, le meilleur moyen pour baptiser
une néop neuve !!! Cela nous permettra aussi un petit cours de géol :
« ceci s’appelle une reculée… Parce que, franchement, un trou aussi perdu,
si c’est pas reculé… »
Quarante minutes plus tard et 10 litres d’eau en moins par
personne, nous arrivons enfin aux voitures… On va pouvoir manger… Je ne citerai
pas de nom, mais j’en connais un qui n’aurait jamais tenu jusque là sans
manger !!!
On mange vite car la pluie menace à nouveau… Mais au final,
on aura quand même eu une des plus belles journées de l’année niveau météo, VU
QU’IL N’A PAS PLU PENDANT AU MOINS DEUX HEURES !!!!
Maintenant, on le sait. En janvier juin, s’il n’y a
pas d’eau à l’entrée, la Bidouze passe sans souci… Trop fort cet
ermite !!!
Gilen
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