Aventure Souletine

Les péripéties d'un jeune souletin épris d'aventures et de voyages...

mercredi 24 juillet 2013

Deuxième jour sur les Arbailles : Traversée de la petite Bidouze 23 juin 2013

Je ne sais pas comment il fait, mais Fred, quand il propose une sortie, il fait toujours carton plein… Ce coup ci, comme ce n’est pas tout à fait du canyon, et que c’est aussi de la spéléo, il arrive même à entraîner des filles avec nous… Je crois que si on veut vraiment attirer du monde au club, il va falloir faire deux choses :
-        -  Nommer Fred recruteur professionnel du club
-         - Ne plus faire que du canyon sous-terrain


Comme l’objectif (inavoué) des membres du club est de faire tous les canyons du nouveau guide « GORGES ET CANYONS, BEARN et PAYS BASQUE », (je leur fais de la Pub… sait-on jamais, si après, ils nous subventionnent !!!   http://www.descente-canyon.com/boutique/produit/169/_Gorges-et-Canyons-:-Bearn-et-Pays-Basque ) nous choisissons une belle classique, la traversée de la Bidouze.

Iban, Virginie et moi avons dormi en camion sur le plateau, quasiment à l’entrée du trou (voir l’épisode de la veille pour tout suivre !!!). On s’imaginait déjeuner au soleil en attendant les autres… Malheureusement, vers 5h du matin, la pluie a commencé à se faire entendre…

Vers 8h du matin, il pleut toujours… Dans ma tête résonne encore le conseil du jeune sage (non, pas Serge, je parle d’Alexis !!! Faut suivre !!) « Quand l’eau du ciel tombe en journée, dans la Bidouze les pieds tu ne mets »… Je me décide à aller voir l’entrée… Pas d’eau qui rentre dans la perte… En même temps, ça ne veut rien dire, l’eau arrive surtout en amont, par une rivière souterraine, une fois engagé dans le trou… Nous devions aussi poser une corde au niveau des échelles… Vu le temps, je suis plutôt pessimiste et je me dis qu’on n’ira pas à la Bidouze… Et surtout, il pleut et mes godasses prennent l’eau… Tant pis, pas de cordes…


En revenant à la voiture, je commence à ranger notre camp en attendant que les deux marmottes se réveillent. Comme nous sommes dans un trou paumé, nous décidons de prendre les voitures pour chercher un endroit où ça capte. Pour info, le thermomètre de la voiture indique 6 degrés…

Au final, pour avoir quelques barres de réseaux, nous irons quasiment jusqu’au HA4… Au téléphone, Fred est confiant et me sort le vieux proverbe de l’ermite du cayolar d’Elsarre « si à l’entrée l’eau ne te caresse les chevilles, la Bidouze ne partira pas en vrille… ». Ce qui est inquiétant par contre, c’est qu’ils sont en chemin, et pas très loin de nous au final… Nous qui voulions dormir là haut pour prendre le temps de déjeuner et larver au soleil dans les voitures, c’est râpé… Ils arrivent en même temps que nous au parking de la Bidouze… Tant pis, ils nous regarderont prendre le p’tit-déj…

Bien sûr, au moment où l’on part, la pluie redouble d’intensité… Secrètement, j’espère que le vieil ermite n’était pas trop saoul le soir où il a ressorti ce proverbe et qu’il n’a pas confondu avec cet autre proverbe très connu « Quand la Bidouze part en vrille, ça fait mal aux chevilles »…


On longe le poljé d’Elsarre, en gros, la dépression karstique à fond plat sans écoulement aérien. On rentre sous terre par la perte du ruisseau, un des points de soutirage des eaux du poljé. Le réseau souterrain s’est creusé dans les calcaires massifs, faciès Urgonien (SI CA VOUS GAVE , VOUS POUVEZ ZAPPER LE PARAGRAPHE, BANDE D’INCULTES !!!), de l’Aptien supérieur (Crétacé… C’EST ASSEZ DIRONS CERTAIN), jusqu’à arriver au niveau inférieur marneux (Aptien inférieur). Les marnes sont imperméables, et la rivière souterraine, ainsi que les canyonistes, ressortent donc à ce niveau, mouillés…
Ce paragraphe vous a été offert par le guide des « GORGES ET CANYONS, BEARN et PAYS BASQUE », http://www.descente-canyon.com/boutique/produit/169/_Gorges-et-Canyons-:-Bearn-et-Pays-Basque  Si vous voulez briller en public, le cadeau idéal !!!


Revenons à nos canyonistes mouillés… Pas loin de l’entrée, à l’arrivée d’eau, Philippe, Luc, Laetitia et moi décidons de remonter un peu l’amont, en attendant les autres et pour voir le niveau d’eau… Enfin, officiellement… Officieusement, c’est surtout qu’il parait que c’est très beau. La voûte mouillante passe sans trop de souci, y’a encore de la marge. Laetitia s’étonne : « c’est quoi cette mousse au plafond ? »… Ca ? Euh, comment dire, ça veut juste dire que parfois, il ne vaut mieux pas être là parce que ça siphonne…
Comme derrière ça ne suit pas, on décide de faire demi-tour… Cet amont est bien sympa, il faudra revenir pour le faire jusqu’au bout, ainsi que la deuxième traversée dont nous avait parlé le vieux sage (oui, je parle bien de Serge ce coup ci).

 

Nous retrouvons les autres en train d’équiper la superbe cascade de 18m. Fred nous éclaire au phare de vélo, pour essayer de faire des photos sympas… De l’avis même de Fred, « Pour ce qui est de la qualité des photos, c'est une fois de plus pas folichon chez moi, le critique d'art ne va pas me louper... » Je ne vois pas de qui il parle…


Fred nous laisse, Iban et moi, équiper la suite. Comme on n’y voit rien (pfff, c’est nul la spéléo, fait tout noir), on laisse passer Fred le premier qui nous aide à ajuster les longueurs, à l’aide de son sifflet et de son code : « Remonter : 3 syllabes, donc 3 coups. Bas : une syllabe, donc un coup. Stop STOOOOOP : 2 syllabes, donc deux coups… » A moins que je me trompe quelque part…

Bref, on arrive en bas sans trop de dommage… Les rappels se rappellent, le siphon siphonne et les cascades cascadent… On arrive rapidement dehors en moins de 2 heures… Ce guide topo est vraiment nul… Je n’aurais pas du en faire la pub !!! Ils annoncent 4 heures !!! Du coup, on ne va même pas manger dans le trou !!!


Dehors, comme y’a un con qui n’a pas fait l’effort de mettre la corde en place, on ne passera pas par les échelles… Et c’est donc partie pour une descente avant la remontée… On passera sur les figures de patinages artistiques sur boue de certains et certaines, le meilleur moyen pour baptiser une néop neuve !!! Cela nous permettra aussi un petit cours de géol : « ceci s’appelle une reculée… Parce que, franchement, un trou aussi perdu, si c’est pas reculé… »


Quarante minutes plus tard et 10 litres d’eau en moins par personne, nous arrivons enfin aux voitures… On va pouvoir manger… Je ne citerai pas de nom, mais j’en connais un qui n’aurait jamais tenu jusque là sans manger !!!
On mange vite car la pluie menace à nouveau… Mais au final, on aura quand même eu une des plus belles journées de l’année niveau météo, VU QU’IL N’A PAS PLU PENDANT AU MOINS DEUX HEURES !!!!

Maintenant, on le sait. En janvier juin, s’il n’y a pas d’eau à l’entrée, la Bidouze passe sans souci… Trop fort cet ermite !!!


Gilen


 

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