Il fait un temps splendide en ce 22 juin et ça fait plusieurs mois que l'on a pas vu le soleil... On hésite à aller se mettre sous terre, on aurait plutôt envie de profiter !!! On pourrait aller sur les Arbailles chercher de nouveaux trous !!!
Pour ceux qui ne connaissent pas, les Arbailles, c'est un immense massif calcaire en Soule, avec une forêt très sauvage posée dessus... Et quand je dis très sauvage, je suis sûr que certains coins n'ont encore jamais étés vu par l'homme !!! Une fois qu'on est entré dans cette forêt magique, on ne doute plus de l'existence des Llaminak... On prétend même qu'il y aurait des lynx dans cette forêt... Et aussi des dragons, vu le noms de certaines cavités et légendes du coin...
Et surtout, pour les spéléos, c'est un paradis !!! Des centaines de trous connus, et encore plus de trous encore à explorer !!! Dont certains descendent à des profondeurs assez exceptionnelles, -800 m, avec des réseaux de plusieurs kilomètres, des verticales de 300 mètres d'un coup... Je vous dis, une forêt magique !!!
Il y a quelques mois, Alexis avait descendu un trou et c'était arrêté faute de corde... A priori, un trou non connu... On va donc aller y jeter un coup d’œil et pourquoi pas trouver d'autres entrées... Nous sommes donc trois, Philippe P, Iban et moi à avoir répondu présent.
Ça
fait plaisir pour une fois de faire une marche d’approche en short et
tee-shirt, sous le soleil, et non sous une pluie battante ou sous tempête de
neige avec les raquettes au pied, comme c'était encore le cas un mois auparavant !!
On est rapidement étonné du sens de l’orientation de
Philippe. Il semble se repérer sans soucis dans ce lapiaz, où le moindre arbre
mort, la moindre doline, le moindre trou ressemble au suivant !!
Philippe nous montre des gouffres assez impressionnants, qui
malheureusement ne donnent rien… Dans le tas, c’est sûr que l’il doit y avoir
un gouffre d’envergure.
On a le pas hésitant… Le sol est assez mou sous les pieds,
et de nombreux trous se cachent sous les feuilles… Juste au moment où je fais
remarquer aux autres que c’est un coup à passer au travers d’un trou, ma jambe
s’enfonce jusqu’au haut de la cuisse… Belle gamelle, belle frayeur, belles
éraflures… Et en regardant de plus prêts, ce n’est même pas un joli trou… moi
qui rêvais déjà d’avoir trouvé le nouveau gouffre de Padirac, avec sa légende
d’une vache qui serait passé au travers et aurait fait s’ouvrir l’entrée…
On sent Philippe de plus en plus hésitant… Serait-il
perdu ? Iban et moi, nous le sommes depuis longtemps… On pose donc les
kits et on commence à chercher… La description « c’est un gros trou, bien
vertical, assez gros, avec des arbres à cotés » nous aide énormément…
En cherchant ce fameux trou (que nous appellerons le trou
Galdurik, perdu en basque!!), je trouve un autre trou, bien prometteur… A flanc
de doline, avec manifestement pas mal de choses dessous vu le cahot qui règne…
Pour ceux qui connaissent, il a la même gueule que la Taupe… Les cailloux
témoignent d’un P10 minimum…
Les autres trouvent enfin le trou Galdurik… Je n’ose
m’écarter de ma trouvaille, de peur de perdre ce -800 mètre prometteur…
Le trou Galdurik est bien sympa lui aussi. Difficile
d’imaginer qu’il n’ait pas été visité !!! Mais Alexis et Philippe avait eu
beau chercher, pas trace de marquage, ni de spit… D’après Philippe, Alexis a
descendu le premier puits et s’est trouvé en bout de corde, avec un deuxième
puits à descendre.
Je m’y engage… Le puits d’entrée est superbe, un joli P20…
On replante quelques spits au perfo… Au final,
on met le même temps qu’à la main… C’est tellement simple au perfo que
le trou est systématiquement trop long et qu’il faut en refaire un, où retailler
autour du spit… Le puits d’entrée n’a manifestement pas été nettoyé… De gros
blocs menacent un peu partout… Serait-ce vrai ??? Du vierge ???
Arrivé en bas, Iban me rejoint. Alexis a bien raison, un
deuxième puits nous attend, mais guère engageant… Et là, c’est la phrase
classique et des dizaines de fois entendu… « Mais y’a un
spit !!! »… Vexant !!
Alors, du coup, la question : est-ce un vieux spit ou
Alexis l’a-t-il posé la dernière fois ??? Difficile à croire, il est
légèrement rouille… Tant pis, on n’est pas en première… On replante quelques
spits et Iban descend voir … Avant, ils ne se souciaient guère des
frottements, difficile à imaginer de descendre ça sur un seul spit… Une fois en
bas, ça bloque bien vite. Rien à en tirer…
On décide donc d’aller visiter mon superbe trou, ce -800 qui
nous tend les bras… Moi, je ne sais pas pourquoi, mais j’y crois… On mange un
bout, histoire d’avoir des forces avant de rentrer pour plusieurs heures, que
dis-je, plusieurs jours dans cette cavité prometteuse… Iban et Philippe sentent
même un courant d’air… Ca sent bon ça !!
Je mets une corde sur un arbre (la malédiction veut que
quand on plante du spit, c’est soit déjà visité, soit ça cutte…) et c’est
parti. Le P10 est bien sympa, il se descend sans soucis en desescalade… En bas,
un tas d’os… mais rien de plus… A vu de nez, il doit bien y avoir 8m… Ce qui me
fait dire « encore un –huit sans mètre sur les Arbailles »… La
superbe première, ce n’est pas encore pour aujourd’hui.
On décide de rentrer aux voitures. Pas trop loin des
voitures, on va voir un autre trou où Philippe avait commencé à bosser… C’est
étroit, ça parpine et au final, on n’est pas trop motivé… On remonte aux
voitures. Virginie nous a rejoint et est allé faire une rando… Elle nous
trouvera en train de prendre l’apéro, au soleil. On profite, ça devient rare de
pouvoir bronzer !!!
Philippe rentre sur Bayonne mais les trois autres, nous
restons sur les Arbailles. Nous allons dormir en camion (ou en voiture en ce
qui me concerne) aux sources de la Bidouze, pour attendre l’équipe de demain et
faire la traversée de la petite Bidouze avec eux…
Notre bivouac improvisé a de la gueule… Table, chaises,
slack line, feu de bois, cartes, ordinateur avec diaporama des photos des
dernières sorties, le tout affalés dans des banquettes de balancelles, à
l’arrière de la voiture… S’il n’y avait pas eu la pluie pour tout gâcher
(enfin, pas trop quand même… on a sorti les bâches et monté un abri entre les
voitures), la soirée aurait été parfaite…
Et surtout, on s’imagine demain, se lever pénard à 9h30, déjeuner au
soleil pendant que les autres arrivent…
Même si la journée n’aura pas amené de première, y’a au
moins une évidence, dormir à l’entrée du trou en camion, ça, on le refera…
Gilen
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