Aventure Souletine

Les péripéties d'un jeune souletin épris d'aventures et de voyages...

lundi 17 août 2015

15/08/15 Enfin le Mont Saint Michel

Ce matin, exceptionnellement, je mets le réveil à 7h30 pour essayer d'arriver tôt au Mont Saint Michel et profiter au maximum de la journée. On m'a dit qu'il y avait 25 km jusqu'au Mont Saint-Michel, j'espère que je genou tiendra.

Je laisse une grosse partie de l'équipement au camping et ne prends qu'un peu de nourriture et quelques fringues de rechange et contre la pluie. Avec un vélo aussi léger, je revis ! Sans efforts, je roule à des vitesses proches de 30 km/h, je redécouvre le plaisir de faire du vélo. Et je redécouvre même à quoi sert le grand plateau de mon vélo !


Rapidement, je me rends compte qu'il y a plutôt 35 km au lieu de 25... Les gens en voiture ne se rendent jamais vraiment compte du nombre de km... Les panneaux Mont-Saint-Michel se font plus fréquents et la distance diminue peu à peu... Plus que 11 km, plus que 8, 7, 5 km... J'approche du but !


Bizarrement, j'en viens même à ralentir, n'ayant pas forcément envie d'arriver, car cela voudra dire que c'est la fin du voyage... Au loin, enfin, je vois le Mont Saint-Michel dominer la baie... C'est vrai qu'il est beau et majestueux... J'en ai les larmes aux yeux, 15 jours de vélo pour arriver là ! Difficile d'expliquer ce sentiment, il ressemble beaucoup au sentiment qui m'a assaillit en haut du Kilimandjaro (en moins fort quand même), quand nous étions enfin au sommet, en larme pour s'être dépassé et être arrivé au bout du voyage, au delà de nos limites... Depuis le début à Hendaye, quand on me demandait où j'allais, ça me paraissait loin à la fois dans le temps et en distance, un but lointain, juste histoire d'avoir une direction... Mais là, ça y est, j'y suis enfin !!! 



Mais maintenant, il est interdit de s'approcher du Mont Saint-Michel à vélo... Non, on ne peut pas me faire ça... On ne peut pas m'empêcher d'avoir ma photo avec le vélo devant le Mont !! Le gars est sympa et me laisse m'approcher, en lui promettant que je reviendrai accrocher le vélo au parking...


En laissant le vélo au parking, j'ai un petit pincement au cœur... Mon vélo a été mon compagnon de voyage tout au long des 15 jours et je l'abandonne à un kilomètre du but...


Je prends le bus jusqu'au Mont, pas envie de marcher des centaines de mètres sur la passerelle qui arrive au pied. Une fois passé les remparts, je me sens un peu oppressé... Il y a tellement de touristes, et ça fait 15 jours que je suis un peu seul, même si j'ai croisé beaucoup de monde...


Au bout d'un moment, dans la rue principale, j'en ai marre de ne plus avancer et je décide de prendre une rue de 80 cm de large et pars au hasard des petites rues adjacentes... Au final, il n'y a personne et c'est tellement plus beau et plus typique...


Soit disant que quelqu'un qui visite le Mont Saint-Michel monte et descend environ 700 marches, je dois bien en être à 4 fois plus, arpentant les rues au hasard, essayant la moindre ruelle, remontant et descendant au grès de la beauté des maisons et des ruelles...

Vu que je ne suis pas sûr de revenir de si tôt au Mont, je décide de tout visiter... les 4 musées et l'abbaye. Je dois avoir une bonne tête car on me fait un prix... Les 4 musées pour le prix d'un... Serait-ce la barbe de 15 jours, le teint hâlé, le bronzage cycliste qui font ça ?


Bizarrement, le sentiment général qui me domine en voyant tout ça, outre le fait que c'est super beau, c'est le côté démentiel de la construction ! Construire un tel édifice à l'époque, ça a un côté inimaginable...


Une fois avoir visité et re visité le site plusieurs fois, je commence à me dire qu'il serait peut-être temps que je rentre... Il est 19h30 et je dois encore rentrer au camping.

Un dernier regard sur le Mont Saint-Michel et c'est déjà le départ, la fin du voyage...

Ce coup-ci, le vent s'est levé et je l'ai en face... Le retour va être long, et c'est limite si je vais pouvoir arriver avant la nuit.


En chemin, je franchis la barre symbolique des 1000 km à vélo. Il va falloir fêter ça, ainsi que la fin du périple. Une fois à Dol-de-Bretagne, je vais fêter tout ça avec un dernier resto, des galettes bretonnes pour changer. C'est mon dernier soir en Bretagne, autant en profiter...

Le soir je prépare tout mon paquetage, prêt à plier le camp rapidement le lendemain...

Le dimanche, réveil à 6h30 pour une journée de train... Les vacances sont finies... Et c'est parti pour 13h de train, 3 changements à Rennes, Nantes et Bordeaux... Je croise dans le train des voyageurs à vélo qui eux, commencent leurs périples... Je les envie... Tellement envie de repartir vers d'autres contrées...

Ce n'est qu'un premier voyage, une première expérience qui en amènera d'autres. C'est tellement agréable de voyager au grès du vent, au grès des envies, de voir la vie des gens et non de passer à toute allure... A vélo, contrairement à la voiture, au train ou à l'avion, au final, c'est le trajet que l'on effectue qui importe plus que la destination. La destination n'est là que pour une seule raison, pour nous obliger à revenir dans la vraie vie, celle qui est rythmée par le boulot vélo dodo, cette vie pleine de contraintes que l'on se crée...

Même si c'est parfois dur, atroce avec la pluie, que l'on en chie dans les cotes, que l'on est en galère le soir pour trouver où dormir, pour trouver de l'eau pour bivouaquer, qu'on a mal partout, au cul, aux genoux, le voyage à vélo est synonyme de liberté; il change au grès des rencontres et des opportunités... Nul ne sait au final qu'elle en sera exactement la destination... 

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